Lancement d’Easyjet Holidays (Edition 2014-11)

Une marche inversée qui pourrait bien faire mal

Depuis quelques années déjà, le marché des voyages online s’est développé avec son lot d’agences en ligne, de moteurs de recherche et de comparateurs en tout genre. Jusqu’à présent, beaucoup avaient ignoré le petit marché de la Suisse ou n’étaient alors présents qu’au travers d’un site dédié à l’un des pays limitrophes (surtout France et Allemagne).

L’annonce du prochain «redémarrage» d’Easyjet Holidays risque d’être un pavé dans la mare déjà très trouble et agitée des voyages. Cette fois-ci, il n’est pas question de mettre en place un outil qui offre le monde entier à ses utilisateurs, mais un véritable arsenal de réservation où sont regroupés vols, hôtels et même dans certains cas, des excursions. On nous promet même des séjours thématiques pour les adeptes du ski, du vélo ou encore du golf.

Dans un certain sens, Easyjet effectue une marche inversée, mais pas nécessairement à contre-courant. Les voyagistes ont par le passé fait leur entrée dans l’aérien pour doper et alimenter les destinations qu’ils programmaient. Le charter prenait alors son envol. Aujourd’hui, c’est la démarche inverse: la compagnie aérienne à bas prix a établi son réseau sur différents marchés d’Europe et elle va dorénavant proposer une offre de produit solide, avec notamment le soutien d’un géant comme TUI et son agence en ligne Hotelopia.

Là où la donne change, c’est qu’il ne s’agit pas de vendre «le monde» au travers d’un énième portail web. Les produits sélectionnés ne concernent que les destinations sur lesquelles vole Easyjet. Et la promesse d’un portfolio hôtelier qui comprend des marques aussi variées que Paradores, les hôtels Disney ou même des logements de vacances Interhome représente un véritable coup de glaive dans les opérations charters de certains tour-opérateurs.

Easyjet poursuit donc sur sa voie de mise en place d’une «génération Easyjet», avec une offre de plus en plus complète. Même si elle ne remplacera pas le conseil d’un professionnel, elle pourrait bien être une saignée de plus pour le charter court-courrier.

Cédric Diserens