Le Fribourgeois de la Basse exilé très jeune à Zurich quitte Kuoni après vingt-deux ans. Un bail durant lequel Walter Brüllhardt aura toujours joué avec ses tripes, que cela plaise ou non.
Au cours des quinze ans où il a dirigé limportant secteur balnéaire de Kuoni, Brüllhardt sest rapidement imposé comme un leader, dAntalya à Tenerife, de Kos à Hurghada. Sur lensemble du bassin méditerranéen au sens large du terme, nombreux sont les hôteliers qui saccordent à dire que Brüllhardt est lun des meilleurs connaisseurs européens du balnéaire court et moyen-courrier, si ce nest le meilleur.
Avec ce départ, Kuoni perd son bulldozer. Un ténor hyperactif qui sen va comme le courant dair quil a toujours été. Car autant la finesse est primordiale lors de négociations portant sur le long-courrier, autant la combativité est de mise dans cette foire dempoigne que reste le segment balnéaire en Europe.
Décidément, Kuoni traverse un période riche en rebondissements. En quelques mois, deux piliers de lancienne équipe de jeunes formés à lécole de Hans Lerch ont quitté le navire. Thomas Stirnimann dirige Travelhouse (qui na pas de secteur balnéaire digne de ce nom
) depuis le 1er novembre 2005, et Brüllhardt soctroie
une pause pour, dit-il, négocier un dernier virage professionnel au moment opportun. On nen saura pas davantage. Quoi quil en soit, Kuoni doit une fière chandelle à Walter Brüllhardt, lequel a accompagné de bout en bout le développement de marques fortes comme Helvetic et Edelweiss.
Sans cette force de frappe, Kuoni, qui souffre toujours et encore dune image de cherté auprès dun large public, naurait pas obtenu de tels résultats dans un segment qui, à priori, nest pas son objectif premier. Aujourdhui, le numéro un du pays profite du départ de Walter Brüllhardt pour regrouper son Tour Operating. On ne saura sans doute jamais quelle décision a précédé lautre
Marianne Häuptli, promue membre de la direction de Kuoni Suisse en 2005, hérite dun secteur très pointu et en pleine restructuration. Là, elle devra utiliser
lélégance propre au Rest of the World et ne pas hésiter à taper sur la table dans le balnéaire moyen-courrier. Un beau défi à relever rapidement sous peine de perdre des parts de marché face à la concurrence. Ce nest pas le but visé par Roberto Luna.