Cest toujours à bon escient que les Agences de Voyages Privées (AVP)
montrent la voie à suivre. Dans laffaire de taxes imposées par EasyJet
aux agences de voyages daffaires, lAVP se fait lavocat de tout le
secteur. Contrairement aux grands tenus de suivre les directives émises
par leur direction européenne, les six agences de voyages genevoises
nont pas traîné pour réagir aux tarifs à deux vitesses appliqués par
EasyJet dans les GDS et sur Internet. Une réaction attendue puisque,
sur tous les marchés où le transporteur Low Cost sest ouvert aux deux
GDS dans le segment des voyages daffaires, lapplication de taxes
variables a été considérée comme un parfait autogoal.
LAVP, qui rappelle au passage quEasyJet snobait la distribution
classique il ny a pas si longtemps, ny va pas par quatre chemins: ses
agences ne joueront pas cette carte-là et préfèrent de loin le
partenariat transparent annoncé il y a peu par une Flybaboo. Bref, le
parfait coup de pied de lâne.
Là où lassociation genevoise pourrait être étendue au niveau national
voire international, cest lorsquelle craint un précédent: en
prélevant de modestes taxes par leg, EasyJet pourrait donner des idées
pas forcément positives aux compagnies aériennes classiques. En effet,
rien ninterdirait Air France ou British Airways den faire de même à
court terme. Et les précédents dans lindustrie aérienne sont craints
comme la peste voir labandon des commissions.
LAVP na pas tort non plus lorsquelle ajoute quil lui est impossible
de défendre la différence tarifaire face à sa fidèle clientèle
daffaires. Et en matière de productivité, elle navale pas les
couleuvres dEasyJet et des deux GDS. Sans faire un procès dintention
à EasyJet, lassociation genevoise craint enfin quEasyJet ne cherche
quà avoir un accès direct à ce segment à forte valeur ajoutée pour
mieux le fidéliser dans une deuxième phase.
La décision prise par les six agences membres risque de faire boule de
neige. American Express, Carlson Wagonlit Travel, HRG Switzerland
devraient suivre lAVP. Tout simplement parce quEasyJet aurait lidée
de fermer laccès à son contenu dans les systèmes internes développés
par les trois grands, à limage du Webfares de Carlson. Quant aux
petites agences qui se disent «séduites» par cette ouverture sur les
GDS, elles devraient peut-être songer que le fameux précédent que
craignent six ténors du voyage daffaires pourrait ne pas être quune
simple vue de lesprit.
On le verra en 2008. Et puisque cette édition est la dernière de
lannée, toute léquipe de TRAVEL INSIDE vous souhaite à tous de
joyeuses fêtes de fin dannée.