«Le dialogue doit rester ouvert avec les agences» (Edition 2015-29)

Head of Western Switzerland, Lorenzo Stoll, face à la nouvelle Distribution Cost Charge (DCC).

La branche a violemment réagi à l’annonce de la DCC. Comment est-ce que vous et vos équipes de Sales avez vécu cette situation?

Nous savions que cette annonce allait provoquer de vives réactions, et nous y étions préparés. Nos équipes des Sales furent informées en amont de la nouvelle stratégie de distribution du groupe, et des raisons fondamentales qui ont mené à cette donne, afin d’être préparées à répondre aux diverses questions venant de nos partenaires. La situation reste toutefois encore difficile, car certains interlocuteurs se distancient aujourd’hui de nos relations de partenariat et nous le regrettons. La DCC n’est pas une décision prise contre les agents de voyage, elle est le résultat d’un contexte difficile dans lequel les compagnies aériennes évoluent. Nous allons encore redoubler d’efforts pour expliquer cette décision.

Il est reproché à Swiss d’avoir répondu par une lettre standard, et d’avoir avancé des arguments ne répondant pas aux questions. Qu’en dites-vous?

Nous avons accusé réception de plu-sieurs courriers d’agences ou d’associa-tions, qui nous faisaient part de leurs préoccupations, et nous avons souhaité consolider dans une lettre explicative les fondements et les raisons de l’annonce de la DCC. 

Cette lettre d’explication de notre nouvelle stratégie se veut volontairement claire et détaillée et répond à la majorité des questions qui nous sont parvenues. De plus, je tiens à souligner que nos équipes redoublent d’efforts au quotidien pour expliquer de manière personnalisée ces décisions et se tiennent à la disposition des partenaires.

La branche a cette fois l’impression que Swiss ne fait qu’exécuter les décisions du groupe.

Swiss ne subit pas les décisions du Groupe Lufthansa, Swiss fait partie intégrante du Groupe Lufthansa et ne se désolidarise pas de ces décisions. Swiss fait face à une concurrence très forte, qu’elle affronte au quotidien. 

Nous nous devons de chercher de nouveaux canaux de distribution, et nous devons optimiser nos coûts. C’est un enjeu crucial. 

Les outils LHGroup-agent.com et Direct Connect sont critiqués, notamment en termes de mid- et back-office. Selon vous, apportent-ils des avantages aux agents utilisateurs?

Nous restons conscients que ces outils ne peuvent répondre à toutes les questions dans un premier temps, mais nous avons pris des mesures d’améliorations de ces plateformes, afin de proposer à nos partenaires des solutions facilitées. C’est une priorité. Nous avons d’ailleurs invité toutes les agences de voyages à participer à ces différentes options de collaboration. Le dialogue doit rester ouvert. 

Dans un courrier signé par les groupements FR/NE/JU, on parle d’une baisse possible des ventes du groupe de 20 à 25% entre septembre et décembre. Craignez-vous pour les opérations et la rentabilité à Genève?

Nous sommes conscients que nous ne pouvons exclure des réactions épidermiques, mais la grande majorité de nos partenaires avec lesquels nous sommes en contact comprend notre posi-tion. Ils ne peuvent y adhérer, et c’est légitime, mais ils entendent nos motivations et nos raisons. Ce sera le fruit encore de nombreuses discussions. Du point de vue des chiffres énoncés, nous ne nous attendons pas à un tel shifting.

En introduisant la DCC, Swiss et sa maison mère croient-elles encore aux GDS?

Les GDS demeurent un canal de distribution, qui va encore subsister, et nous n’avons pas l’intention de nous en distancer. Mais notre priorité est de pouvoir choisir la manière de distribuer nos produits, et ne pas subir de diktat. La distribution via les GDS est très onéreuse et nous nous devons de trouver des alternatives. De plus, les GDS ne nous permettent pas de faire des offres personnalisées via des autres canaux de distribution (clauses de parité), et empêchent la concurrence. Le client, au final, est lésé.

DS