Le Low Cost va-t-il finalement s’imposer dans l’Hexagone? (Edition 2007-13)

Les transporteurs aériens à bas tarifs semblent avoir la vie plus dure en France qu’ailleurs en Europe.

Le marché est d’autant plus difficile à appréhender qu’ils doivent faire face à l’omniprésence du TGV ainsi qu’à des coûts opérationnels généralement plus élevés qu’ailleurs en Europe.
Alors que les transporteurs Low Cost représentent en moyenne entre 20% et 30% du trafic passagers selon le pays d’Europe, ils restent cantonnés en France dans une fourchette moyenne de 15% à 18%. 2007 marque cependant un virage. L’ouverture de la base Ryanair à Marseille, la probable arrivée d’EasyJet à Lyon et l’annonce coup sur coup par Vueling et Transavia de l’ouverture de bases à Paris sont en train de changer la donne.

«Paris est le plus grand espace urbain du continent européen avec 10 millions d’habitants et plus de 26 millions de visiteurs par an. La région génère à elle seule 30% du PIB de la France. Un tel potentiel nous a motivés pour l’ouverture de notre première base à l’étranger», raconte Carlos Muñoz, le dynamique PDG de la compagnie espagnole Vueling basée à Barcelone et Madrid. Vueling est présente depuis déjà trois ans à Paris avec des fréquences sur Barcelone, Madrid et Valence et un million de passagers transportés en 2006. Avec trois Airbus A320 basés désormais à Roissy, le transporteur nourrit de grandes ambitions.  «Nous sommes le second transporteur après Air France à nous baser à Roissy. Avec une offre prévue de
1,7 million de sièges sur Paris, nous comptons bien nous hisser au 5e rang en termes de passagers transportés, derrière Air France, EasyJet, Lufthansa et British Airways», ajoute Carlos Muñoz. Dès avril, Vueling offrira des vols quotidiens sur Milan Malpensa, puis sur Amsterdam et Venise en mai et enfin sur Séville, Rome et Ibiza.

«D’autres vols suivront car nous comptons baser à terme de huit à dix avions», indique encore le PDG de Vueling. La compagnie espagnole est sûre de son succès en raison d’un positionnement original de transporteur «Nouvelle Génération». «Nous nous positionnons entre compagnie traditionnelle et Low Cost. Certes, nos vols se réservent sur Internet et nous offrons de bas tarifs. Mais nous proposons un service de qualité avec la desserte d’aéroports principaux, un embarquement par passerelle, une flexibilité de réservation, le choix du siège et même un programme de fidélisation», décrit Carlos Muñoz. Autre compagnie à prendre son envol depuis Paris (Orly), Transavia.com n’est pas une nouvelle venue dans le monde aérien. Depuis une quarantaine d’années, le transporteur, filiale à 100% de KLM, opère des vols charters et plus récemment Low Cost au départ des Pays-Bas. Il s’agit en fait d’une filiale France détenue à 60% par Air France et 40% par Transavia en Hollande. La compagnie devrait recevoir prochainement son certificat de transport aérien et compte démarrer ses opérations dès le mois de mai, selon Lionel Guérin, son PDG. «Notre démarche vise à renforcer le pavillon français avec une compagnie qui desservira des destinations vacances non exploitées par Air France.»

Comme Vueling, la compagnie vise un positionnement original. «Nous opérerons un mixage de vols charters et réguliers à bas tarifs. Mais même sur les vols à bas tarifs, une partie de l’appareil pourra être affrétée à des tour- opérateurs. Nous pensons par exemple que cette part pourrait atteindre jusqu’à 80% de notre capacité sur le Maroc ou l’Egypte», précise Lionel Guérin.

Luc Citrinot, Paris