Le Maroc vu par Le Voyagiste (Edition 2008-33)

Ali Chaoui, PDG de Royal Tours et du TO Le Voyagiste, constate qu’un travail de fond est nécessaire pour faire progresser le Maroc en Suisse.

Lorsqu’on lui demande comment il perçoit la fermeture de la ligne
aérienne entre Zurich et Casablanca, Ali Chaoui n’est pas surpris.
«Cela fait déjà longtemps que l’on avait des signes indiquant que le
marché alémanique n’était pas vraiment intéressé.»

En tant qu’ancien de Royal Air Maroc – il a occupé le poste de
directeur pour la Suisse de 1983 à 1988 – Ali Chaoui possède une vision
très complète du Maroc sur le marché helvétique. «Il est important de
réaliser que le Maroc n’est pas une destination «naturelle» pour les
clients alémaniques. Tout d’abord, nous ne parlons pas la même langue
et ensuite, il ne s’agit pas d’un pays balnéaire.»

En Suisse, le Maroc traverse actuellement une période de régression.
«Cela est dû à divers facteurs, dont la desserte aérienne. Cependant,
l’arrivée du nouveau directeur de Royal Air Maroc, Farid Mabtoul, a
redonné un souffle d’espoir aux professionnels de la branche.» Un des
éléments essentiels nécessaire à la création de produits viables sur le
marché suisse est de ne pas vouloir adapter la production française.
«Les Suisses méconnaissent le Maroc. Ils ont besoin de produits sûrs,
fiables et crédibles. Il leur faut des tour-opérateurs reconnus.»

Le Maroc correspond naturellement aux attentes de la clientèle romande.
«Plusieurs affinités en font un produit idéal: la langue parlée est le
français, le sens de l’hospitalité est apprécié et l’ouverture des
Marocains vers l’étranger permet de découvrir le pays, pour ainsi dire
de l’intérieur. Seul bémol à l’heure actuelle, l’offre hôtelière. Il
faut reconnaître que les Suisses ont un seuil de satisfaction plus
élevé que les Français, ceci notamment en raison de la tradition
hôtelière helvétique.»

Pour Ali Chaoui, les avantages du pays sont multiples: «C’est un pays
très proche. Afin de se donner une idée à quel point, pensez que depuis
la douane de Bardonnex (GE) jusqu’à Marrakech, il ne faut compter que
24 heures de voiture et uniquement via des autoroutes!» Mais outre le
critère de la distance, c’est celui de la multiplicité qui séduit les
touristes. «Les Suisses aiment le désert, les excursions en 4×4, la
découverte et surtout, le combiné circuit/balnéaire.»

Il ne reste donc qu’à informer le public, et renforcer les
connaissances des agents de voyages. «Outre les agents qui ont de la
famille au Maroc, je trouve que beaucoup de la jeune génération ne
connaissent que très peu ou très mal le pays. Il faudrait remettre sur
pied des voyages d’études dignes de ce nom. Encore une fois, il s’agit
d’un travail de fond qui est nécessaire.»

De son côté, Le Voyagiste permet de découvrir tous les produits du
Maroc en liberté, tout en proposant des prix défiant toute concurrence.
«Nous avons l’avantage de disposer de notre propre réceptif et de notre
propres autocars. Nous avons même à présent notre propre hôtel avec
l’Eden Andalou (www.edenandalou.com) à Marrakech, un cinq étoiles doté
de 253 suites pour les familles. Chaque suite permet d’accueillir deux
adultes et trois enfants, sans lit supplémentaire.» L’hôtel a ouvert
ses portes le 12 juillet dernier.

Cédric Diserens



La réalité du segment MICE


Pour sa part, Ali Chaoui croit au potentiel du Maroc en tant que
destination MICE. «Encore une fois, c’est un secteur qui nécessite un
travail de fond car l’offre se veut très timide. Les installations ne
manquent pas. Il y a simplement une confiance à redonner au marché. Les
avantages de la destination ne manquent pas: exotisme, originalité,
luxe et multiples activités annexes.»
A cela, on peut ajouter un réseau routier qui permet de se déplacer
aisément d’un point à l’autre du pays. «Le Maroc a la chance
extraordinaire d’être un pays vivant dans
lequel les touristes viennent. Lorsqu’ils visitent une ville, celle-ci
a d’abord été conçue pour les Marocains. Dès lors, on peut parler de
produit authentique.»   

CD