Après une année 2011 record en termes darrivées suisses, lattrait de lile Maurice na nullement faibli au cours des quatre premiers mois de lannée: petite par la taille mais fidèle à la destination phare de locéan Indien, la Suisse a enregistré sur quatre mois une nouvelle augmentation de 7,4%, et même atteint un plus 35% sur le seul mois davril! Il nest nullement certain que de tels taux puissent être maintenus à moyen terme.
En sa qualité de pionnier sur la destination et de partenaire historique dAir Mauritius, Stohler Tours y voyait déjà un gros danger à long terme, lorsquAir Mauritius annonçait en février son retrait du marché suisse pour la fin octobre: aucune destination passant au statut off-line na réussi à se développer; pire, elle régresse, avec le dangereux effet domino que cela entraîne en termes de promotion et de marketing, surtout pour une destination haut de gamme.
Ce qui inquiète le plus les spécialistes, de même que de grands groupes hôteliers mauriciens, cest la rupture inévitable dans les standards de qualité entre un vol non-stop et un transit via un hub. La décision davancer le retrait du marché suisse complique aussi singulièrement la tâche des TOs dans la gestion des dossiers: dune part, ils doivent proposer une alternative à leur clientèle et, dautre part, ils sont contraints de procéder à un nouveau calcul des arrangements forfaitaires, le transit via Paris étant ici fortement pénalisant en raison des taxes élevées qui sajoutent au prix initial. Quant aux disponibilités proposées durant la haute saison dans les classes les plus hautes, elles ne sont pas non plus garanties. Or, Genève génère, faut-il le rappeler, le yield le plus élevé dAir Mauritius en Europe.
Aujourdhui, il ne faut pas se voiler la face: le mécontentement est perceptible, comme il lavait été lorsquAir Mauritius avait fermé lescale de Zurich. Là, clients et TOs sétaient immédiatement tournés vers la seule alternative valable à Zurich, Emirates. Un scénario identique ou presque se dessinerait à Genève: depuis lannonce du retrait, initialement prévu pour la fin octobre, les spécialistes ont déjà observé un premier basculement de la clientèle sur la compagnie de Dubaï. Avec actuellement onze vols sur lîle Maurice et bientôt quatorze par semaine lorsque la demande déposée aura été officiellement acceptée, Emirates devrait récupérer une bonne partie du trafic en raison de son produit et de la situation géographique «logique» de son hub.