Le salut des TOs romands en France voisine? (Edition 2006-46)

La double enquête menée par l’AIG devrait être prise très au sérieux par les TOs de Suisse romande qui n’ont pas de production en langue allemande. En effet, sur les 1160 passagers Outgoing interrogés ces derniers mois par le département Marketing de l’AIG, 26% provient des zones frontalières. L’Ain et la Haute-Savoie pèsent extrêmement lourd

La double enquête menée par l’AIG devrait être prise très au sérieux par les TOs de Suisse romande qui n’ont pas de production en langue allemande. En effet, sur les 1160 passagers Outgoing interrogés ces derniers mois par le département Marketing de l’AIG, 26% provient des zones frontalières. L’Ain et la Haute-Savoie pèsent extrêmement lourd dans ce taux, élément d’autant plus intéressant que plus de la moitié des passagers de ces deux départements excercent une activité professionnelle à Genève. On sait aussi que leur pouvoir d’achat n’est pas négli-geable.

C’est précisément dans cette ceinture de vingt kilomètres que les TOs romands jouissent de la plus grande notoriété. Kuoni et Hotelplan, logiquement, figurent en tête de liste mais de nombreux spécialistes indépendants ont été cités par les 117 agences de voyages françaises qui ont participé au sondage. Mais c’est le référencement qui freine puissamment l’élan des TOs suisses de l’autre côté de la frontière. A l’image des codes d’agences qu’accordent les grands TOs aux distributeurs suisses, les agences françaises, presque toutes affiliées à un réseau, ont des conditions claires en la matière: il faut être référencé, ou agréé.

Pour cela, il convient aussi de frapper à la bonne porte et de publier des listes de prix en euros, une obligation légale pour les brochures destinées au consommateur final.

Etant donné que la plupart des TOs romands renoncent à s’étendre à la Suisse alémanique contrairement à leurs homologues d’outre-Sarine très actifs en Suisse franco-phone, les Romands feraient bien d’affûter leurs armes. Etendre sa distribution en France voisine équivaut à augmenter rapidement ses ventes. Car l’AIG est la plate-forme naturelle de toute une région et le sera davantage dans quelques années, lorsqu’Annecy sera la banlieue de Genève.

Ce développement tomberait à pic: la distribution se durcit, le processus de concentration ne s’arrêtera pas à Hotelplan/Travelhouse et les agences suisses devront faire des choix parfois cornéliens. Les nombreux spécialistes que compte la Suisse romande pourraient compenser en grande partie les pertes sèches liées au durcissement de la distribution en lorgnant la France voisine. Ils ont un allié puissant: l’AIG, qui pourrait revivre au temps de la défunte association «Départ Genève».

Dominique Sudan