Etihad Airways augmente sa participation dans le capital dAir Berlin. La nouvelle en soit na rien danormal. Pourtant, il se pourrait bien que lon soit arrivé à un tournant de lascension que connaissent les compagnies aériennes du Golfe. Si rien nest encore concrètement annoncé ou confirmé tout au plus évoque-t-on les habituelles synergies , il est tout à fait possible de se prendre au jeu des hypothèses et dimaginer de quoi demain sera fait.
Premier élément: lalliance. La position des trois grands du Golfe (Emirates Airline, Etihad Airways et Qatar Airways) est claire depuis longtemps. Lentrée dans une alliance nest pas à lordre du jour. Certains allaient même jusquà dire que tôt ou tard, ce seraient les alliances qui auraient besoin de leur aide. Mais Air Berlin est au seuil de Oneworld et son entrée est même annoncée pour le 10 février 2012. Etihad Airways aurait-elle un intérêt à y mettre une aile? Pas certain!
Second élément: la concurrence à domicile. Etihad Airways et Emirates Airline sont concurrentes. Et derrière les compagnies aériennes se profile ladversité entre les deux plates-formes aéroportuaires dAbu Dhabi et de Dubaï. Sur ce point, les effets sont déjà annoncés. Air Berlin déplace ses vols sur Abu Dhabi et abandonne Dubaï. Quatre vols relieront Berlin au hub dEtihad. Ce qui permettra à cette dernière douvrir une nouvelle ligne tout en conservant des appareils pour dautres liaisons.
Troisième élément: la concurrence en Allemagne. Larrivée dEtihad au sein de la deuxième compagnie allemande est une forme de pied-de-nez à Lufthansa. Non seulement Air Berlin bénéficie ainsi dun apport financier qui va lui redonner un peu dair, mais en plus, elle dispose, tout comme Etihad, dune structure encore petite, donc avec une grande réactivité. Ce qui aujourdhui fait précisément défaut à Lufthansa qui semble fortement enlisée dans le géant de Star Alliance.
Du point de vue de notre petit marché quest la Suisse, certains effets pourraient également être observés. Emirates règne sur Zurich et Genève avec une desserte quotidienne. Mais Etihad pourrait certainement bénéficier de son nouveau partenaire pour entrer à Zurich, plate-forme où Air Berlin est déjà bien présente. De même, Air Berlin pourrait au travers de cet accord soffrir une position intéressante à Genève.
Même si lon se dit que rien nest encore défini et que tout, ou presque, reste à faire, les options qui soffrent à ces deux partenaires ont de quoi donner le tournis. La force des deux compagnies est un réseau qui peut véritablement se révéler complémentaire. De plus, Etihad pourrait faire ici la démonstration de lavantage dun hub comme celui dAbu Dhabi, bien loin dêtre aussi encombré que ceux dEurope.