Dans sa deuxième enquête portant sur lélaboration dune Charte de bonne collaboration entre agences de voyages et compagnies aériennes, lAVP est davis que les deux partenaires commerciaux doivent revoir ensemble les modalités de leur collaboration.
«LAVP tient à préciser que le but de cette action nest nullement agressive. Elle cherche à améliorer les standards de qualité dans les relations triangulaires airlines/agences/clients qui sont, pour linstant, largement définies par les compagnies aériennes elles-mêmes», précise Claude Luterbacher, par ailleurs membre de lAVP.
La démarche est détablir dans une bonne transparence de bons indicateurs sur des sujets dintérêt commun, intéressant aussi le consommateur final. «Cette charte est produite cette année avec le soutien de la Fédération suisse des agences de voyages, lAVP espérant vivement quelle sera reconduite, étoffée, enrichie et améliorée dans les années futures. Outre notre propre Fédération, dautres organes faîtiers européens ont dailleurs déjà manifesté leur intérêt pour cette initiative», poursuit Claude Luterbacher.
Mais il reste un autre cheval de bataille: la renégociation souhaitée du Travel Agents Handbook (TAH) de lIATA, évoquée au printemps déjà par le patron de TransContinental et reprise ces dernières semaines dans le contexte de la deuxième enquête menée par lAVP auprès des compagnies aériennes. Cette idée nest pas nouvelle et Claude Luterbacher en assume pleinement la paternité.
«Les agences ont ouvert un grand nombre de débats, mais les airlines savent parfaitement que lon ne règle pas localement des problèmes globaux. Jestime quil convient de réclamer la renégociation bilatérale de tout le contenu du Travel Agents Handbook de lIATA, qui régit les relations agences/airlines. Ce document est totalement obsolète depuis des lustres.» Claude Luterbacher ajoute par ailleurs que «le rôle de lIATA se limite principalement à assurer le clearing financier des transactions aériennes (BSP) et à imposer aux agences les règles uni-latéralement décidées par les compagnies qui usent et abusent des résolutions IATA. LIATA nest plus à ce niveau le trait dunion entre fournisseurs et distributeurs.»
Une opinion que partagent Jacques Lathion, président de lAPR, et Michel Ayer, son homologue de TPA. Le premier nommé estime en effet, que le Travel Agents Handbook reste un élément clé de la position des agences de voyages sur le marché et que lIATA devrait accomplir un effort pour remettre ce document à jour.
«Lidée consiste ainsi à lancer une pétition auprès des agences de voyages européennes. Cette pétition, qui pourrait prendre une forme électronique (Internet, Facebook, etc.), serait adressée à toutes les agences IATA via leurs fédérations respectives. Ainsi, chaque agence pourrait signifier clairement sa volonté de renégocier le Travel Agents Handbook. Je reste convaincu quun très grand nombre dagences apporteront leur signature à un tel document. Forte du soutien du plus grand nombre, une requête pourrait ainsi être déposée officiellement auprès de lIATA, idéalement par le biais de lECTAA (The European Travel Agents and Touroperators Associations). La pression serait alors grande! Comment lIATA pourrait-elle botter en touche et faire fi dune pétition portant plusieurs milliers de signatures dagences agréées et concernées?
On reproche souvent aux associations de manquer de pro-activité. Cette initiative me paraît facile à mettre en place. Restera bien entendu à voir qui voudra bien la soutenir. Nous aurons ainsi la possibilité détablir, in fine, si le soutien des agences à un tel projet est réel ou illusoire», conclut Claude Luterbacher.
Dominique Sudan