Quon le veuille ou non, la crise est bel et bien là depuis quelques
temps déjà. Bien entendu, il ne sagit pas forcément de celle dont on
parle dans les journaux ou à la télévision, mais plutôt de ses effets
collatéraux. En effet, les entreprises ont réagi et ont finalement
décidé de se serrer la ceinture, abandonnant le costume de la cigale
pour reprendre celui de la fourmi.
Le bilan de Carlson Wagonlit Travel (CWT) Suisse nest peut-être que le
reflet dune entreprise, mais il parle pour une réalité qui est celle
des voyages daffaires. Pendant de nombreuses années, ce secteur est
passé par différents états: euphorie, prudence extrême suite aux divers
problèmes géopolitiques, puis nouvelle euphorie, avant dentrer à
présent dans une logique de prudence économique.
La Travel Policy édictée par les différentes entreprises nest plus une
simple formule de politesse. Elle devient une règle qui, ainsi que
lindique létude menée par CWT en octobre 2008, sera dorénavant
appliquée avec plus de rigueur. Aujourdhui, les économies réalisées
par voyages prennent tout leur sens, ne serait-ce que pour limage.
Car limage elle a aussi changé. Si par le passé certains accordaient
une grande importance à faire voyager leurs employés en classe
affaires, voire en première classe, afin de montrer une solidité
financière, aujourdhui la discrétion et léconomie sont devenus les
maîtres mots. Et il y a fort à parier que pour certains, à linstar de
ce qui a été avec la vague des certifications environnementales, il
sagira davantage dune carte de visite flatteuse, que dune mesure
découlant dune croyance sincère.
Le changement a également été constaté par Hogg Robinson Group (HRG) au
travers de son étude et classement hôtelier. Les voyageurs réduisent
leur séjour au maximum afin de limiter les dépenses. Logiquement, les
hôteliers de certaines destinations très prisées, comme Moscou, New
York ou Paris, ont augmenté leurs prix, en justifiant laugmentation du
prix par lajout de services annexes.
A court terme, pour les prestataires des voyages daffaires, faire
économiser de largent à leurs clients sera comme remplir le tonneau
des Danaïdes. Les séjours seront moindres et plus courts, et
logiquement, les différents prestataires (hôteliers, loueurs de
voiture,
) devront
combler cette diminution en augmentant leurs tarifs.
Dans le secteur aérien, léconomie engendre un plus grand travail pour
les prestataires: alors que le chiffre daffaires baisse, le volume des
transactions ne cesse daugmenter. Et personne ne connaît encore les
effets que la consolidation des compagnies aériennes majeures aura sur
le marché. Dès lors, la diversification apparaît bel et bien comme la
solution offrant le plus davenir à moyen ou à long terme.