Du point de vue du passager, lenregistrement en ligne est sans nul doute lune des plus grandes révolutions du transport aérien moderne. Introduite parallèlement à lE-Check-in (soit aux bornes disposées dans les aéroports) au cours de la précédente décennie, cette option sest rapidement étendue et imposée auprès des compagnies aériennes majeures comme un standard. Aujourdhui, le passager peut senregistrer seul: une connexion Internet et un numéro de billet électronique (ou une référence de réservation) suffisent. Loption «Mobile Check-in» sest également développée. Lenregistrement au moyen dun Smartphone ou dun appareil pouvant se connecter à Internet permet dobtenir un code 2D pouvant ensuite être «lu» par les appareils de contrôle.
Dans de nombreux pays européens dont la Suisse , ainsi quau Japon et en Nouvelle-Zélande, les cartes dembarquement imprimées chez soi ou sur téléphone portable sont acceptées aux aéroports internationaux. Certains pays comme lAngleterre, lItalie, les USA ou lAustralie ne permettent cela quà quelques aéroports. LAssociation internationale du transport aérien (IATA) indique que les prochains pays qui devraient adopter le Self Check-in sont lInde, lEgypte, lAfrique du Sud ou les Philippines. Toutefois, certains pays nacceptent encore pas les cartes dembarquement nommées BCBP (bar-coded boarding passes), même si lIATA voulait en faire un standard à 100% en 2011.
Le changement sobserve clairement au niveau de laéroport. Non seulement les guichets denregistrement traditionnels (avec du personnel humain) diminuent sensiblement, mais les bornes denregistrement (E-Check-in) en font de même puisque les utilisateurs senregistrent déjà chez eux ou sur leur téléphone portable. Du point de vue des aéroports ainsi que de celui des compagnies aériennes cest un développement positif, car cela nécessite moins de frais. Rien nest moins cher que lorsque le passager effectue la plus grande partie du processus denregistrement depuis son domicile.
Mais cela implique également des questions dordre de sécurité. Chaque nouvelle option concernant lenregistrement doit être testée minutieusement afin de garantir une certaine sécurité. Cest dailleurs lun des plus grands défis des compagnies aériennes et des aéroports: offrir des processus plus simples et rapides, sans pour autant prétériter la sécurité.
Dernièrement, lIATA a lancé une initiative pour un système de contrôle à trois niveaux. Les passagers sont ainsi divisés en trois groupes: «Known traveller» (voyageurs fréquents dont les informations sont disponibles dans une base de données), «Normal» et «Enhanced Security» pour les passagers soumis à des restrictions de sécurité (par exemple des condamnés). Grâce aux nouveaux systèmes, les objets ou matériaux problématiques devraient être mieux identifiés. Il devrait être possible non seulement de reconnaître les «objets dangereux», mais également les «individus dangereux». Le problème de ce «Checkpoint of the future» est que les données biométriques figurant dans le passeport nécessitent que les autorités des pays compétents fassent lobjet dun «Risk Assessment» avant que le passager ne se rende à laéroport. Les USA et lEurope ont déjà confirmé vouloir aller dans ce sens. Pour cela, il faut avant tout des «personnes transparentes». Et de nombreux états ne collaborent pas. Il est donc possible que ces nouveautés nentrent pas en vigueur au cours des quatre prochaines années, comme la initialement prévu lIATA.
Des aéroports distingués
Dans le cadre de lobjectif de lIATA «Fast Travel», quelques aéroports ont été distingués. Il sagit davoir en place les standards les plus modernes concernant le processus de larrivée de laéroport jusquau départ: Check-in mobile, scan des documents à laéroport (pour la remise des bagages), changement de réservation automatisé et service automatique pour le dépôt/la recherche de bagage. Selon le site de lIATA, le «Gold Status» a été décerné aux aéroports dAuckland, dAbu Dhabi, de Francfort, de Copenhague, de Londres-Gatwick, de Munich, de Madrid et de Beijing.
Dernier-cri: lenregistrement via Skype
Lutilisation de nouveaux médias et de nouvelles technologies ne cesse de progresser. En Russie, laéroport de Sheremetyevo (SVO) testerait actuellement avec un certain nombre de compagnies lenregistrement via Skype. Il suffit deffectuer un appel vidéo à «svo_checkin» et de donner le numéro de vol, la date, son nom et le numéro de billet électronique. En outre, il faut montrer au guichet virtuel denregistrement son passeport. On obtient ensuite une carte dembarquement par voie électronique quil faudra imprimer soi-même. Le service est disponible entre 24h et 40 minutes avant le vol, suivant la compagnie. Le site www.svo.aero propose un document en anglais recensant les compagnies participantes et les délais appliqués.
Cédric Diserens/Jean-Caude Raemy