LEgypte joue une partie de cache-cache avec le marché suisse. A la fin de lannée passée, lantenne zurichoise de lOffice du tourisme dEgypte (Egyptian Tourist Authority, ETA) annonçait sa ferme-ture temporaire et le rattachement provisoire à la représentation de Vienne. Jihan Hanafy, alors directrice pour la Suisse, était rappelée au Caire pour six mois, mais était censée reprendre ses fonctions après cette parenthèse. Ça nest plus le cas et le bureau de Vienne fermera également ses portes.
«Dès le 1er juillet, la Suisse dépendra du bureau en Allemagne. Lantenne de Zurich demeurera fermée», confirme Mohamed Desouky, directeur à Vienne. Entré en fonction en décembre, ce dernier rentrera également au Caire.
La restructuration interne népargne pas lAllemagne: 2014 avait vu le déménagement de la représentation de lETA de Francfort à Berlin et le remplacement du directeur de longue date, Mohamed Gamal, par Tamer Marzouk. Celui-ci sera prochainement en charge de lAllemagne, de lAutriche et de la Suisse, ainsi que de la Pologne. Pour les spécia-listes de la destination, la nouvelle orien-tation stratégique de lETA ne dit rien de bon. «Cest lEgypte! Cette démarche est très mauvaise, car jestime quil est important davoir une antenne sur le marché, pour le public comme pour les TOs. Le choix de lETA est certainement économique. Mais durant cette période difficile, il est important dêtre présent sur le marché! Le déplacement à Berlin ne satisfera que le marché allemand, plus important que la Suisse, et toutes les informations seront en allemand. Car au soutien aux TOs, il est inexistant, par manque de moyens. De toute manière, le personnel de lOffice du tourisme ne connait pas son pays et, souvent, les professionnels en savent davantage. Des rumeurs parleraient aussi de la fermeture du Consulat dEgypte!», commente Christiane Morisod, chez Trade Wings.
Directeur général adjoint dAir Marin, Michel Vargues abonde dans le même sens: «Cest encore une décision qui ne va pas dans le sens dune relance de la destination. Pire, cest un affaiblissement pour une destination déjà bien pénalisée. Quant au soutien aux professionnels, je pose la question: y en a-t-il vraiment eu avant, notamment sur la Suisse romande?»
Chez Destinations.ch, Alain Müllauer est plus nuancé: «Je ne vois pas de problème: le contact à Zurich, Vienne ou Berlin est équidistant, au sens propre comme au figuré. Je ne crains rien de particulier pour la Suisse.»
DS