L’Egypte affaiblit sa position (Edition 2015-17)

La fermeture de l’Office du tourisme n’enchante pas les spécialistes

L’Egypte joue une partie de cache-cache avec le marché suisse. A la fin de l’année passée, l’antenne zurichoise de l’Office du tourisme d’Egypte (Egyptian Tourist Authority, ETA) annonçait sa ferme-ture temporaire et le rattachement provisoire à la représentation de Vienne. Jihan Hanafy, alors directrice pour la Suisse, était rappelée au Caire pour six mois, mais était censée reprendre ses fonctions après cette parenthèse. Ça n’est plus le cas et le bureau de Vienne fermera également ses portes.

«Dès le 1er juillet, la Suisse dépendra du bureau en Allemagne. L’antenne de Zurich demeurera fermée», confirme Mohamed Desouky, directeur à Vienne. Entré en fonction en décembre, ce dernier rentrera également au Caire. 

La restructuration interne n’épargne pas l’Allemagne: 2014 avait vu le déménagement de la représentation de l’ETA de Francfort à Berlin et le remplacement du directeur de longue date, Mohamed Gamal, par Tamer Marzouk. Celui-ci sera prochainement en charge de l’Allemagne, de l’Autriche et de la Suisse, ainsi que de la Pologne. Pour les spécia-listes de la destination, la nouvelle orien-tation stratégique de l’ETA ne dit rien de bon. «C’est l’Egypte! Cette démarche est très mauvaise, car j’estime qu’il est important d’avoir une antenne sur le marché, pour le public comme pour les TOs. Le choix de l’ETA est certainement économique. Mais durant cette période difficile, il est important d’être présent sur le marché! Le déplacement à Berlin ne satisfera que le marché allemand, plus important que la Suisse, et toutes les informations seront en allemand. Car au soutien aux TOs, il est inexistant, par manque de moyens. De toute manière, le personnel de l’Office du tourisme ne connait pas son pays et, souvent, les professionnels en savent davantage. Des rumeurs parleraient aussi de la fermeture du Consulat d’Egypte!», commente Christiane Morisod, chez Trade Wings.

Directeur général adjoint d’Air Marin, Michel Vargues abonde dans le même sens: «C’est encore une décision qui ne va pas dans le sens d’une relance de la destination. Pire, c’est un affaiblissement pour une destination déjà bien pénalisée. Quant au soutien aux professionnels, je pose la question: y en a-t-il vraiment eu avant, notamment sur la Suisse romande?» 

Chez Destinations.ch, Alain Müllauer est plus nuancé: «Je ne vois pas de problème: le contact à Zurich, Vienne ou Berlin est équidistant, au sens propre comme au figuré. Je ne crains rien de particulier pour la Suisse.»

DS