«L’EIT a su gagner la confiance des employeurs» (Edition 2014-27)

L’EIT Lausanne vient de célébrer le cinquième anniversaire de son ouverture. Entretien avec sa directrice.

Quelles étaient à l’origine les raisons qui avaient convaincu l’IST Zurich de s’étendre à la Romandie?

Le conseil d’administration de l’IST a décidé d’ouvrir une filiale à Lausanne en 2008 suite au choix de l’école de Sierre d’abandonner la filière Ecole supérieure (ES) au profit de la formation académique débouchant sur un Bachelor. Ainsi l’EIT n’a pas de concurrence dans la filière de la formation professionnelle supérieure.

Quelles sont les évolutions majeures qui ont marqué cette demi-décennie?

Deux ans après l’ouverture de l’EIT, la Fédération suisse du voyage (à l’époque FSAV) nous a attribué le mandat de l’organisation des cours interentreprises pour tous les apprentis de la branche. Ce mandat a coïncidé avec notre déménagement de la Rasude à Benjamin Constant. Depuis 2011, hotelleriesuisse nous fait confiance pour gérer l’Ecole de commerce Hôtellerie-Tourisme, filière CFC en école qui débouche sur un CFC de la branche HGT. Pour cette filière nous avons obtenu l’accréditation de l’Etat de Vaud en janvier 2012. C’est également en 2011 que nous avons pu agrandir nos locaux et actuellement nous disposons de deux étages entiers au cœur de Lausanne. 

Quel bilan tirez-vous de ces 5 ans?

Nous avons su gagner la confiance des employeurs, ce qui est notre principale carte de visite, car notre mission est d’offrir des débouchés à nos diplômés. Les postes occupés après seulement deux à trois ans sur le marché témoignent de la formation très complète et poussée que nous offrons, grâce à plus de trente formateurs professionnels. 

La grande majorité des diplômés se dirige ensuite dans le segment Incoming. Pourquoi?

Le nombre d’entreprises susceptibles d’engager des Gestionnaires en tourisme ES est plus important dans le réceptif, pensez à toute la chaîne de prestations, allant des transports, à l’hébergement, aux loisirs, à la culture, aux événements, etc. Sans parler du tourisme d’affaires qui prend une place importante notamment dans le bassin lémanique avec une hôtellerie de haute qualité et ses nombreux centres de congrès. Ces PME offrent des places de cadres intermédiaires, idéalement adaptées aux compétences de nos diplômés.

A leur sortie, les jeunes sont-ils immédiatement opérationnels, comme l’exigent souvent les entreprises?

Oui, absolument! L’année dernière déjà, la moitié des étudiants avaient déjà un contrat de travail avant même d’avoir le di-plôme en poche! Après 7 à 12 mois, ils occupent des postes à responsabilités tels que product ou event manager, assistant(e) marketing, consultante en relocation, tour coordinator, etc.

Le secteur Outgoing accorde-t-il davantage confiance à sa propre forma-tion orientée agences de voyages?

Ce n’est pas le même niveau. La formation débouchant sur un CFC, quel qu’il soit d’ailleurs, précède le cursus en école supérieure. Les agents de voyages diplômés peuvent par contre obtenir leur diplôme fédéral en seulement deux ans (ils ne doivent plus faire de stage), ou suivre le cursus en emploi sur six semestres, ce qui leur permet de garder un poste à temps partiel dans une entreprise de leur choix et de suivre les cours deux soirs par semaine ainsi que les samedis matins. C’est donc la suite logique d’un apprentissage soit en agence de voyages, soit en office du tourisme.

Quels développements envisagez-vous?

Nous voulons renforcer notre filière en emploi pour permettre au plus grand nombre d’obtenir un diplôme fédéral et ainsi contribuer à la professionnalisation de notre branche. L’Ecole de commerce elle doit encore atteindre sa vitesse de croisière.

D’autres options sont en discussion, comme offrir des formations continues plus courtes pour nos anciens étudiants et d’autres personnes souhaitant se spécialiser dans un domaine ou un autre. 

DS