Les agences fâchées par le BSP d’IATA (Edition 2015-09)

Le sentiment d’un système à deux poids, deux mesures

Une des caractéristiques de la branche des voyages en Suisse est sans nul doute la relation, tendue, entre les agences et les compagnies aériennes. Dans le climat économique actuel, chacun cherche à s’en sortir du mieux qu’il ou elle peut, avec parfois pour effet des pratiques déroutantes et, en conséquence, un sentiment d’incompréhension, voire de trahison. Après tout, airlines et agences devraient travailler ensemble plutôt que l’un contre l’autre, non?

IATA illustre bien le problème dans la mesure où cette association représente les compagnies aériennes, comme son nom l’indique. La délocalisation du BSP n’est pas un problème en soi, dans la mesure où les agences sont accoutumées à travailler avec des centres d’appel éparpillés en Europe, voire dans le monde entier. En revanche, ce qui soulève la colère des agences, c’est l’inégalité de traitement qui se trouve accentuée par la volonté de diligence de IATA.

Le problème ne date pas d’hier et il suffit d’examiner la rigueur avec laquelle certaines compagnies aériennes, membres de IATA, s’acquittent des remboursements ou des dossiers en suspens, pour voir à quel point le système applique deux poids et deux mesures. Une agence peut être mise en défaut si elle totalise quatre points de pénalité en l’espace de douze mois. Et comme le souligne la FSV «les compa-gnies aériennes ne laissent pas le choix à IATA»… Mais un tel traitement est-il identique dans l’autre sens?

Au final, on constate que IATA se dédouane toujours de ses pratiques en indiquant être soumise aux exigences de ses membres. Toutefois, les agences ne peuvent aucunement négocier ou discuter avec IATA, et doivent se tourner vers chaque compagnie de manière indépendante. La récente rencontre entre la FSV et IATA laisse espérer une amélioration de la situation, puisque les revendications de la première ont été entendues par la seconde. L’avenir seul montrera si les engagements seront tenus et si la situation pourra réellement s’améliorer. Il serait regrettable que les agences finissent par se détourner sérieusement d’IATA.

Cédric Diserens