«Les agences Incoming sont incontournables» (Edition 2014-33)

Genève s’est récemment vue décerner le trophée de «Europe’s Leading City Break Destination 2014».

Philippe Vignon, à quelles qualités attribuez-vous ce trophée?

Genève bénéficie de qualités objectives uniques, dont peu de villes dans le monde bénéficient: une rade unique avec un paysage à couper le souffle, une infrastructure hôtelière de très grande qualité, une concentration des attractions qui permet de tout faire à pied, une offre culturelle et des animations (dont la plupart sont gratuites!) pléthoriques si l’on considère sa taille. Concrètement, on peut vivre à Genève des expériences fortes de manière concentrée. Si le rapport Mercer nomme systématiquement Genève dans le top 5 des villes pour sa qualité de vie, c’est qu’il y a une raison objective.

Genève figure pourtant parmi les villes les plus chères au monde. N’est-ce pas un frein?

La Suisse dans son ensemble souffre d’un franc fort et d’une structure de coûts plus élevée qu’ailleurs. Il n’y a qu’une bonne stratégie, selon moi. Clarifier son positionnement et l’assumer. Ensuite, cibler son offre auprès des cibles qui sont à la recherche des prestations que vous offrez. Pour un organisateur de congrès, Genève est plus chère que Berlin, que
Tianjin, mais elle a d’autres atouts à faire valoir. Pour un touriste de loisirs, vous rajoutez les éléments d’attractivité dont nous avons déjà parlé avec des prestations de qualité qui sont clairement supérieures à celles que l’on peut trouver dans d’autres villes. 

Le niveau des tarifs hôteliers n’est-il pas beaucoup trop élevé?

Il faut se rappeler que près de 2400 chambres d’hôtels sur 9200 sont des chambres d’hôtels 5 étoiles. 

Les hôteliers ont bien compris l’importance du revenue management et sont prêts à baisser leurs tarifs, surtout le week-end, lorsque leurs établissements ont des taux d’occupation plus faibles. 

Dans quels segments Genève voit-elle ses possibilités de développement? 

Les nuitées générées à Genève sont à 80% d’affaires: 25% directement liés aux organisations internationales (d’où l’importance de soigner la Genève internationale), 30% liés aux voyageurs d’affaires, 20% liés au «Meeting Industry» et au tourisme d’expositions. C’est ce dernier segment qui est prioritaire pour nous. 

Quant au dernier segment, c’est le tourisme de loisirs, pour lequel nous voyons un vrai potentiel de développement. Le Travel Awards récompense le gros travail de valorisation que nous avons mis en œuvre.

Quel type de collaboration entretenez-vous avec les agences de voyages de la place actives dans l’Incoming?

Les agences Incoming genevoises et suis-ses sont des partenaires incontournables. Notre travail consiste à identifier les nouveaux marchés, à prospecter et à ouvrir les portes en éveillant l’intérêt des TO et agences de voyages étrangères pour Genève. C’est un travail quotidien que nous développons main dans la main avec Suisse Tourisme. Les agences Incoming jouent donc un rôle essentiel puisqu’elles sont la courroie de transmission qui permet de concrétiser un voyage en Suisse et à Genève.

Quels sont les futurs projets de développement?

Nous avons mis en place un positionnement Marketing clair de la destination, approuvé par les acteurs du tourisme genevois. Nous avons rénové notre espace d’accueil à la poste du Mont-Blanc en intégrant les dernières technologies. 

Nous avons aussi développé tout le Marketing digital et sommes désormais très actifs, tant sur notre site Internet que les réseaux sociaux. Enfin, notre bureau des congrès est considéré comme l’un des plus professionnels en Europe. L’objectif, désormais, c’est de monter en puissance pour faire de Genève une destination incontournable, avec une équipe de collaborateurs passionnés. Le challenge, c’est que l’ensemble des acteurs du tourisme genevois mais aussi les habitants de la ville et les autorités comprennent l’importance de s’aligner derrière une vi-sion claire et commune. 

DS