Les agences se trouvent face à une offre et des prix en baisse (Edition 2012-13)

Si la crise ne semble pas de mise du côté des agences de voyages, la situation est aujourd’hui plus déséquilibrée.

Les agences indépendantes de Suisse romande se retrouvent toutes dans des situations différentes. Le bassin de population dans lequel elles se trouvent, ainsi que l’emplacement géographique, jouent désormais un rôle important dans les résultats. 

A Payerne, Alain Gerber (Alizé Voyages) n’a pas à se plaindre pour la période des vacances pascales. «Nous n’avons jamais autant eu de réservations pour Pâques. La plupart des clients ont réservés tôt, mais il en reste quelques uns qui cherchent à la ‹dernière minute›. Globalement le budget pour les vacances de Pâques était correct et pas forcément plus bas que l’année passée.»

A Versoix, Dominique Ludi (Versoix Voyages) indique également que la période s’annonce bien avec une bonne demande, ce en dépit des prix élevés. Du côté d’Aigle, la situation diffère, comme l’indique Paul R. Richardson (Aigle Voyages): «Nous avons peu de réservations pour Pâques, hormis celles planifiées des mois à l’avance. Et pour cette période, peu de réservations à petit budget sont à relever.» A Montreux, Stéphanie Claude (Montreux Voyages) remarque qu’en dehors des vacances réservées longtemps à l’avance, la demande porte plus sur des week-ends prolongés et des courts séjours. «Grâce aux outils comme Exclusively Hotels ou Transhotel, nous avons les moyens d’y répondre rapidement et de manière concurrentielle.» Un retour des dossiers «moyens» est également constaté.

A Lausanne, si la demande est bien là, c’est l’offre qui semble être un obstacle. Francisco Aguiar (Panorama Voyages) constate en effet que cette dernière a été sensiblement réduite et qu’il est souvent difficile de satisfaire la clientèle. «Nous avons également des problèmes avec les clients qui sont convaincus de trouver un bon prix sur Internet. En cherchant, ils s’aperçoivent que les disponibilités sont faibles et que le prix attendu n’est pas celui qui est proposé. Ils se tournent alors vers nous, espérant que l’on va avoir une solution magique.» Enfin en Valais, la situation est encore autre, saison de ski oblige, ainsi que l’indique Dominique Evéquoz (Discovery Voyages). «Pâques est une période fluctuante dans l’année. Si l’on ajoute à cela la saison de ski qui bat encore son plein, on ne peut pas dire que l’on soit au niveau de nos attentes.»

Le plus gros problème que relève Dominique Evéquoz, c’est la charge de travail qui augmente, sans pour autant que la rétribution suive le mouvement. «Nous avons moins de problèmes avec la clientèle qui va sur Internet. Certes, les clients viennent de plus en plus nous voir avec des informations provenant du web, mais la concrétisation se fait auprès de l’agence. En revanche, la multiplication des rabais anticipé, que ce soit auprès de voyagistes ou d’opérateurs de croisières, crée une forme de surenchère vers le bas. Dès lors, on se retrouve avec plus de travail, mais pour des dossiers de moindre valeur.»