Les airlines joueront-elles le jeu? (Edition 2011-27)

Dominique sudan à propos de la Charte de l’AVP

La fameuse Charte de bonne collaboration qu’envisage l’AVP dérange. Depuis la publication des résultats de la première enquête menée l’année passée, les compagnies aériennes abordent le sujet avec infiniment de précaution. Car ce document de travail qui reste une initiative purement locale concerne, de facto, l’ensemble des agences de voyages, et pas uniquement la Suisse.

Dans son catalogue de questions, l’AVP aborde tous les thèmes chauds: acceptation du principe de discussion des accords au bénéficie du client, problématique des helpdesks, délais de réponse aux réclamations, responsabilité financière des airlines en cas d’urgence, délais de remboursement, remboursement des taxes d’aéroport et d’éventuels suppléments de carburant en cas d’annulation de vols, respect du caractère contestable des ADMs, responsabilité des compagnies aériennes en cas d’erreurs dans la transmission de règles tarifaires, tout y est. Et c’est là que le bât blesse.

L’année dernière, les compagnies aériennes on-line auxquelles le sondage avait été soumis ont pour la plupart joué le jeu. Il n’est nullement certain qu’il en aille de même cette année: au nom du principe de transparence concernant des questions très simples mais très importantes à ses yeux, l’AVP a pris la décision de désigner les compagnies qui auront participé au sondage. Nul besoin d’être grand clerc pour, ensuite, établir la liste de celles qui y auront renoncé.

Effectivement, le cadre est restreint et l’IATA, pour ne citer qu’elle, n’entreprendra rien de concret qui irait dans le sens de l’AVP. Tout simplement parce que les relations entre fournisseurs et distributeurs, lorsqu’il s’agit de thèmes pointus et techniques, sont régies presque uniquement par des accords commerciaux bilatéraux qui, comme leur nom l’indique, ne concernent que les deux partenaires. Les compagnies aériennes qui prendront connaissance de ce deuxième sondage affiné et s’articulant autour de deux axes (des questions d’ordre interne dans les relations airlines/agences et des critères relatifs à la sécurité et au confort des voyageurs) auront beau jeu d’avancer que de telles relations commerciales sont frappées du sceau du secret.  

Mais avec le soutien de deux associations, de la FSAV et, pourquoi pas, du groupe alémanique TTS, l’AVP, avec une version parfaite de son document en trois langues, sera peut-être en mesure de gagner son pari: être à l’origine d’une base de travail nationale susceptible de servir les intérêts de toutes les agences de voyages. Ce sondage aura l’immense mérite de mettre le doigt sur les problèmes actuels, même si, ensuite, les solutions envisagées pourraient, encore une fois, être définies de façon bilatérale