Le nouveau plan directeur de lAéroport International de Genève (AIG) est connu. Il comprend deux phases dadaptation des infrastructures, le Terminal principal faisant lobjet dun lifting bienvenu après une trentaine dannées de bons et loyaux services. Les mesures prises, destinées à répondre à la croissance prévue du trafic aérien et à améliorer la fluidité et le confort des passagers, ont séduit la petite centaine de représentants de compagnies aériennes qui en ont eu la primeur. Après avoir investi près de 500 millions de francs en quinze ans dans ladaptation de son infrastructure, lAIG, qui ne se décrit pas comme un aéroport de prestige, injectera 60 autres millions dans les travaux de cette première étape. Lamélioration côté piste et la construction dune nouvelle «Aile Est» sont encore musique davenir.
Dans sa présentation empreinte de sobriété, lAIG passa comme chat sur braise lorsquil sest agi daborder le fameux Terminal T2 qui aurait dû être opérationnel pour le présent horaire dhiver 2006/2007. Et pour cause: le T2 fait lobjet de recours sur lesquels la direction na plus la maîtrise. Perdu dans les méandres du Département fédéral des transports, de lenvironnement, de lénergie et de la communication (DETEC), le dossier T2 nest pas la priorité des ronds de cuir de la Berne fédérale. Une situation qui, vue de lextérieur, ne semble pas gêner outre mesure la direction actuelle de lAIG. Ce T2 né dans la précipitation était de toute manière mal ficelé. Si lAIG lavait présenté sans aborder simultanément la problématique des redevances passagers à deux vitesses, nul doute que lancienne aérogare chère à Tintin traiterait déjà une partie du volume Low Cost de lAIG. Mais laéroport a voulu faire preuve de transparence et a tout emballé dans un même paquet-cadeau quAir France a renvoyé à lexpéditeur.
Le T2 est donc gelé puisque priorité est officiellement accordée à lamélioration du Terminal principal. Ce qui nest pas un mal en soi puisque lamélioration de linfrastructure concerne aussi les surfaces commerciales qui génèrent des recettes non aéronautiques toujours plus élevées. En parquant EasyJet et ses passagers dans lancienne aérogare, lAIG priverait ses propres boutiques de plus dun tiers de clients potentiels. Inconcevable autogoal.
Ce plan directeur 2007-2015 contient donc trois étapes au lieu de deux: les funérailles nationales du T2 en font aussi partie car, dans huit ans, EasyJet, traitée qualitativement à la même enseigne que les autres compagnies aériennes, aura également enterré le projet.