Le taux de change historiquement bas de leuro est à lorigine dun phénomène nouveau sur le marché alémanique des voyages: de plus en plus nombreux sont les prestataires allemands (TOs, agences, portails Internet) à traiter les réservations de clients suisses. Sur la zone frontalière autour de Genève, ce phénomène est marginal, voire inexistant.
Comme lexplique John Albanis chez Hotelplan, la principale différence réside dans le fait que Zurich est devenu un aéroport «allemand» pour les sites Internet des TOs doutre-Rhin ou les portails de réservation en ligne. Une autre raison évoquée est la structure du marché français des voyages: la centralisation propre à lHexagone concerne également la branche.
«Il faut y voir un problème dordre structurel: les producteurs ne sont pas orientés vers des départs de Genève, ni dans les gros volumes balnéaires ni dans les voyages individuels. Loffre nest donc pas là», ajoute Yves-Daniel Viredaz, Genève Aéroport.
En revanche, nombreux sont les TOs de Suisse romande à être actifs en France voisine. Genève demeurant laéroport naturel de toute une région, avec une offre aérienne autrement plus riche que celle de Lyon, ces producteurs réalisent entre 15 et 20% de leur volume de lautre côté de la frontière. Directeur de Stohler, Rolf Weber ajoute de son côté deux éléments importants: contrairement aux deux dernières décennies, les Suisses sont de moins en moins nombreux à effectuer leurs achats courants dans les centres commerciaux de France voisine. Le gain nest tout simplement plus ce quil était. «Tout se joue aussi au plan charter. Dans ce domaine, les gros producteurs allemands proposent une offre extrêmement riche au départ de multiples aéroports et bénéficient ainsi davantages considérables par rapport à la Suisse. Cela se répercute fatalement sur le prix final qui, pour un séjour dans un même hôtel, peut varier de plusieurs centaines deuros entre loffre suisse et le produit commercialisé en Allemagne», commente Rolf Weber.