Les Romands manquent à l’appel (Edition 2007-11)

Dominique Sudan à propos de l’ITB Berlin

Pour la 41e fois, Berlin s’est transformé en capitale mondiale du secteur. Le plus grand salon touristique de la planète a battu tous ses précédents records en termes d’affluence professionnelle et publique. Idéalement scindée en deux, l’ITB est le passage obligé de la plupart des professionnels du tourisme: durant les trois premiers jours qui leur sont exclusivement réservés, ils n’étaient pas moins de 108735 (plus 15 pour-cent) à se presser dans les vingt-six halles de «Messe Berlin».

Les professionnels suisses étaient aussi légion à Berlin, en particulier les Alémaniques qui ont compris depuis fort longtemps la haute importance de ce salon d’exception. En revanche, les Romands brillent par leur absence, à de très rares exceptions. L’ITB, pourtant, est le seul rendez-vous international axé sur le tourisme à se tenir à une période parfaitement adaptée à la préparation de la saison d’hiver, voire de l’année qui suit. Car dans ce secteur, anticiper reste la seule façon de se distinguer.
Or, ni les TOs romands ni les agences de voyages de la région ne daignent se déplacer à Berlin alors qu’ils auraient la possibilité de rencontrer en un jour ou deux tous les décisionnaires du domaine qui les occupe. Ce manque réel d’intérêt demeure inexplicable dans la mesure où les Français sont aussi présents en nombre malgré la barrière linguistique qui pourrait les retenir.

Après le succès de cette édition 2007 marquée par une ambiance extrêmement positive et des échanges aussi fructueux qu’amicaux entre exposants et visiteurs, le marché romand doit sérieusement étudier ce fameux problème berlinois. Cette remise en question est d’autant plus importante que la Suisse romande s’appuie sur une structure de marché différente, où les petits TOs sont autrement plus nombreux qu’en Suisse alémanique. Or, c’est à Berlin et seulement à Berlin que ces organisateurs feront d’intéressantes emplettes leur permettant ensuite de se distinguer dans un marché toujours plus concentré.
Les quelques entreprises romandes qui s’y déplacent – ce sont toujours les mêmes et elles se reconnaîtront – en sont convaincues depuis longtemps: en les rendant attentives à l’importance de l’incontournable ITB, on prêche des convaincus. Les absents qui ont une nouvelle fois tort doivent revoir leur jugement.

L’ITB est au tourisme ce que Rochat est à la gastronomie.
Et dans ce secteur, ni les langues étrangères ni un déplacement d’un jour ne devraient freiner l’élan des professionnels. Pour en savoir davantage, comme le dit un autre salon professionnel organisé à Montreux, pour flairer les multiples nouveautés, pour découvrir les projets pharaoniques de certaines destinations, pour affiner son produit, pour s’informer, pour découvrir les nouvelles tendances internationales, pour parfaire ses connaissances.