Chez Kuoni, Marianne Häuptli,
directrice Market Management, ne craint pas forcément ce développement: «Il
nous incombe dobserver les changements qui sopèrent sur le marché et de
prendre au sérieux chaque nouveau concurrent. Mais assurer ces vols pour
simmiscer dans la vente darrangements forfaitaires ne constitue pas la
priorité dEasyjet. La compagnie ne fait quappliquer un modèle commercial
simple dans la vente de sièges seuls. Et le fait quEasyjet vole en
Méditerranée et sur la mer Rouge ne signifie pas que les endroits choisis se
transformeront en destinations Low Cost. Car le vol ne représente quune petite
partie du budget vacances, après la destination et lhôtel. Cest déjà le cas
avec dautres airlines comme Swiss ou Edelweiss.»
Marianne Häuptli ajoute quen
mer Rouge, il nest pas si aisé pour un client de réserver sans laide dun TO
transferts et hôtel. «A ce jour, nous ne perdons aucune part de marché dans la
distribution classique. Parfois, Easyjet nous amène même de nouveaux clients
pour les prestations terrestres, des passagers qui navaient à ce jour jamais
opté pour telle ou telle destination. Nous gagnons même de nouveaux clients qui
voient les prix attrayants dHelvetic Tours, comparent larrangement complet et
réservent auprès dune agence», ajoute Marianne Häuptli.
Chez VT
Vacances, Stéphane Jayet tient le même discours: «Ne jamais avoir
peur dun nouvel acteur sur le marché, même si la première impression est
souvent émotive quant à larrivée de lautre géant orange ou dun autre
confrère concurrent. Ce genre de situation doit nous permettre de nous
repositionner, mais surtout de se poser les bonnes questions pour la poursuite
de notre développement dentreprise sur les produits concernés. Le fait de se
braquer na jamais fait, au niveau commercial, avancer les af-faires.» Pour VT
Vacances, le fait que certains proposent lalternative Easyjet sexplique
aisément: «Je pense quil sagit, non pas dun mouvement, mais dune nouvelle
offre que les voyagistes peuvent ou se doivent de programmer selon leur
stratégie et selon leur segmentation, pour créer une nouvelle offre. Mais
cela ne signifie pas que le balnéaire se transforme en Low Cost.»
MTCH abonde dans le même sens. Pour Walter
Brüllhardt, les priorités des TOs et des airlines divergent, chacun demeurant
tout à fait libre dappliquer la stratégie lui convenant au mieux. «Si certains
outils de vente directe comme VAC programment des vols Easyjet, cest
uniquement parce quils ne trouvent aucun siège ailleurs. Mais le segment
balnéaire court et moyen-courrier ne deviendra pas Low Cost: il évoluera,
le client souhaitant désormais bénéficier dun maximum de prestations pour
largent investi. Et, de toute manière, je me permets de me poser de réelles
questions quant à la rentabilité dEasyjet sur les routes choisies.»
MTCH a dailleurs maintenu au
programme dété les vols les plus demandés, lappui de Vacances Migros et
Denner Voyages nétant pas du tout inintéressant en Suisse romande.
Dominique Sudan
Quelle attitude pour les TOs individuels?
Les TOs indépendants laisseront-ils tomber les places sur
des charters classiques pour jouer la carte Easyjet? Stéphane Jayet: «Pourquoi
pas. Sur la Suisse romande, ce sont pour linstant les grands TOs qui laissent
tomber certaines lignes (la Sardaigne, par exemple). Cette démarche est une
éventualité ou une situation que nous ne pouvons pas écarter ou
minimiser.
Mais de par le modèle commercial dEasyjet, nous excluons
de proposer via le canal classique un produit basé uniquement sur des vols
Easyjet. Toutefois, dans le but doffrir une proposition concrète à lagence
pour son client, mais également de lui permettre de finaliser un dossier, il
nest pas exceptionnel pour VT Vacances de construire une offre avec un segment
de sa production propre et lautre leg avec Easyjet.»
DS