Difficile de faire mieux. En 2008, lAéroport International de Genève
(AIG) a tout simplement pulvérisé tous les records en termes de volume
de trafic, de chiffre daffaires, de résultat opérationnel et de
bénéfice net. Historique, tout simplement. Une telle embellie ne
constitue nullement le fruit du hasard, elle est, au contraire, le
juste résultat de la politique pro-active menée depuis plusieurs années
par la direction de lAIG.
Alors que daucuns auraient peut-être baissé les bras après la triste
parenthèse de Swissair, lAIG a toujours tenu à offrir à ses principaux
clients, les compagnies aériennes, et à leurs passagers le meilleur
outil de travail qui soit. Son infrastructure a été entièrement
repensée, loffre commerciale présente un nouveau visage rajeuni, des
actions de marketing sont menées tous azimuts, des investissements
colossaux accompagnent les différents plans directeurs entre 2007 et
2009, 250 millions de francs auront été investis dans la modernisation
de linfrastructure.
Car il est vrai que pour pouvoir prospérer, toute la région a besoin
dun aéroport dynamique susceptible dattirer régulièrement de nouveaux
acteurs sur son tarmac.
Dans le domaine marketing, par exemple, plusieurs compagnies aériennes
internationales parmi les plus importantes dans le monde ont déjà
relevé lefficacité et le soutien remarquables de lAIG lorsquil
sagit de promouvoir une nouvelle ligne. Un soutien que les dirigeants
de ces mêmes airlines ne retrouvent pas ailleurs, comme le répétait il
y a peu la direction pour lEurope de United Airlines.
Nayant nullement lambition de jouer dans la cour des grands, lAIG
sait que cest par ce genre de mesures quil pourra se distinguer parmi
les autres aéroports de deuxième plan, derrière les grands hubs
dEurope et dailleurs. Plus que rentable, lAIG a banni de son langage
le vocable sinistrose. Au contraire, il continue daller de lavant
avec les moyens qui sont siens.
Une belle performance malheureusement ternie par un règlement étatique
obsolète et un statut hybride où le qualificatif «autonome» fait
sourire (jaune). Car lautre record battu par lAIG lan passé est le
versement à lÉtat de la moitié du bénéfice net obtenu sur le terrain.
Il y a vraiment de quoi rire sous cape. Cette façon de sapproprier
indûment la moitié des bénéfices de lautre nest pas sans rappeler la
stupidité de la célèbre formule Rumo qui pénalisait tout le football
suisse dil y a quelques années. Forts des résultats exceptionnels
réalisés depuis plusieurs années, lAIG doit prendre le taureau par les
cornes et obtenir rapidement une modification de son statut afin de
profiter enfin des droits et des acquis dune autonomie pour linstant
virtuelle.