Londres City connaît ses limites (Edition 2013-17)

Les ambitions pour l’avenir semblent clairement définies et l’aéroport devrait trouver sa place en dépit d’un ciel londonien déjà bien chargé.

Le 11 avril dernier, Matthew Hall, Chief Commercial Officer London City Airport, a présenté les étapes d’évolution qui attendaient la plate-forme londonienne, Londres étant saturée, elle est aujourd’hui appelée à se développer à l’Est, précisément là où se trouve l’aéroport.

« D’une part, des nouvelles entreprises viennent s’installer dans la région, tandis que d’autre part, des logements sont en construction, tant dans les segments économiques que dans le haut de gamme. C’est ce qui s’illustre par le dicton ‹ Londres bouge vers l’Est › (London’s moving East, ndlr). Notre aéroport est donc idéalement placé. » En 2012, 3 millions de passagers sont passés par là. « Nous en attendons 3,2 millions pour cette année. » Dans ce développement, la Suisse joue un rôle non négligeable. « 22 % du volume de trafic passagers provient d’un des aéroports helvétiques et ce sont plus de 19 000 passagers par semaine qui voyagent entre la Suisse et notre aéroport. La ligne entre Genève et Londres City représente 200 000 passagers par année. » 

Un autre argument que Matthew Hall a souligné est que LCY est le seul véritable aéroport londonien. Il n’y a ici aucune trace d’orgueil ou d’humour anglais, mais un simple constat : « Nous sommes réellement le seul aéroport avec un code postal londonien. Nous ne sommes qu’à dix miles (16 kilomètres) de Westminster. » 

L’avenir de Londres City passera cependant par une croissance, certes, mais limitée par la géographie des lieux. Celle-ci repose sur trois « P » : Peaks (heures de pointe), Planes et People. « Afin de répondre à la demande croissante pour les heures de pointe (début de matinée et fin de journée) déjà surchargées, nous devons faire passer notre capacité actuelle de 38 mouvements par heure à 42, puis 50. » Pour y arriver, la taxiway sera étendue pour être entièrement parallèle à la piste (actuellement, une seule sortie de piste est disponible outre les extrémités). Les aires de parking des avions devront être agrandies afin de pouvoir accueillir les nouvelles générations comme le Bombardier C-Series de Swiss, dont l’envergure est plus large que les appareils actuels. Enfin, un nouveau terminal devra être construit pour accueillir davantage de passagers.

Ce n’est qu’ainsi que l’objectif des 6 millions de passagers par an ne pourra être atteint d’ici 2023. Précisons que les autorités ont donné leur feu vert pour 120 000 vols par an (contre 70 000 aujourd’hui).

Un avion prometteur pour Swiss

Swiss fait partie d’un groupe de travail triparti avec London City Airport et le constructeur Bombardier. En tant que client du nouvel appareil, Peter Koch, chef de projet CSeries chez Swiss, a souligné ses divers avantages : moins de bruit (notamment grâce à ses nouveaux moteurs), moins de consommation (l’appareil pèse 6 tonnes de moins grâce aux matériaux qui le composent) ou encore plus de confort (le siège médian sera notamment élargi). 

Cédric Diserens