«L’OT d’Egypte ne communique absolument pas» (Edition 2015-47)

Même si elle n’a jamais abandonné l’Egypte, la directrice de Trade Wings reconnaît que la tâche est loin d’être facile. En conséquence, le TO a considérablement diversifié son offre.

Le tourisme en Egypte est en chute libre depuis le Printemps arabe. Dans quelle mesure un spécialiste indépendant est-il affecté par cet important recul? En termes de volume (%), que pèse l’Egypte pour Trade Wings?

Depuis 2011, Trade Wings a été affecté par les problèmes liés à la crainte de
se rendre en Egypte, ceci en raison de l’insécurité amplifiée par les médias. Les problèmes qui ont récemment touché Sharm el-Sheikh ont eu pour consé-quence l’annulation des réservations confirmées et le blocage des ventes. Avant la révolution égyptienne, cette destination représentait facilement 50% du chiffre d’affaires.

Les compagnies aériennes ont créé ces derniers jours un chaos sur Sharm. Comment analysez-vous cette situation?

La décision des Russes et Anglais de rapatrier leurs ressortissants a eu un effet néfaste, car les clients ne savaient plus si les compagnies opéraient ou annulaient leur vol. De plus, le DFAE n’a émis aucun communiqué à ce jour, ce qui complique encore la situation.

L’absence d’une représentation de l’Office de tourisme d’Egypte en Suis-se se sent-elle déjà? Quel sou-tien vous apportait ce bureau et quel est celui du bureau de Berlin qui chapeaute désormais trois pays?

Nous n’avons eu aucun contact de Berlin suite au départ de la représentante de Zurich. L’office du tourisme ne communique absolument pas. Il n’y a aucune informa-tion concernant la destination, alors que c’est justement dans des situations de crise comme celle-ci qu’il faudrait avoir un support et des informations.

Egyptair: comment analysez-vous l’harmonisation des tarifs pour plu-sieurs stations, via Le Caire?

Cette mesure n’a aucune incidence, car les clients ne veulent pas transiter par Le Caire. De plus, le temps de voyage s’en trouve trop allongé.

Globalement, que faut-il entrepren-dre pour relancer la machine touristique en Egypte?

C’est une question à poser aux autorités égyptiennes! Au vu de la situation, nous attendons des jours meilleurs et proposons toujours la destination.

Trade Wings a 25 ans. Quel bilan dressez-vous et quelles perspectives de développement?

Il y a 25 ans, le Moyen-Orient avait le vent en poupe. Aujourd’hui, la situation a complètement changé et il faut regagner la confiance du public. Bien sûr, cela doit passer par la stabilisation de la situation sur place. Trade Wings n’est plus seulement un tour-opérateur proposant le Moyen-Orient. Depuis plus de six ans, nous sommes broker et travaillons sur Amadeus, Galileo et Sabre. Nous proposons un modèle de contrat totalement innovant. Parallèlement, nous avons un service Corporate qui se développe positivement d’année en année. Enfin nous sommes également TO à la carte avec des destinations comme la Grèce pour laquelle une brochure est prévue l’année prochaine, la Polynésie, les USA, mais aussi l’océan Indien et l’Asie. Cette dernière, où nous avons des connaissances approfondies, sera dans un second temps une région que nous allons couvrir davantage. Nous la couvrons déjà actuellement, mais sans support papier. 

CD