«Lufthansa croit en la Suisse» (Edition 2010-33)

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Karsten Benz, comment évaluez-vous la marche des affaires de Lufthansa dans cette année difficile?

Le premier semestre de l’exercice 2010 n’a nullement été facile avec les conséquences de la fermeture de l’espace aérien européen suite à l’éruption du volcan islandais, un hiver difficile et la grève à l’interne. Mais le développement de mai et juin nous ravit pleinement. Nous faisons face à une forte demande en termes de passagers, notamment sur le réseau long-courrier vers les USA, la Chine et l’Inde. Et nos produits «Premium» en First et Business Class satisfont pleinement les vœux de notre clientèle.

Et comment se porte le marché suisse de Lufthansa?

Son développement est également remarquable. Nous avons encore développé notre collaboration avec Swiss, ce qui nous offre la possibilité de mettre en place sur le marché des produits qui sont très demandés. En Suisse également la demande portant sur les produits First et Business Class de notre réseau long-courrier connaît une hausse vraiment sensible. Les liaisons court-courriers Suisse–Allemagne sont aus-si très intéressantes. On y remarque un changement en termes de demande en direction de la classe économique, qui a réussi à s’imposer durant la crise et reste promise à un bel avenir. Nous proposons là de très bonnes offres tarifaires, la clientèle appréciant en particulier les prix combinés avec Swiss ainsi que les horaires harmonisés. 

Quelle est l’importance du marché suisse dans le secteur Lufthansa Europe dont vous avez la responsabilité?

Pour ce qui concerne la qualité de la demande, la Suisse constitue l’un des plus intéressants marchés du domaine dont je suis responsable. Les clients suisses manifestent beaucoup d’intérêt pour nos produits Premium et ceux de nos partenaires. De plus, nous constatons que la demande augmente de nouveau dans le segment Leisure, c’est-à-dire en termes de voyages privés.

Quel est votre premier bilan de la commercialisation commune adoptée en Suisse par Lufthansa, Austrian et Swiss, et se traduisant par la réunion d’équipes communes sous le toit de Swiss?

Nous nous sentons très bien ici sous le toit de Swiss. Les équipes en place conviennent des activités à mener et parlent d’une même voix sur le marché. Nous proposons aux clients un inter-locuteur qui tient compte correctement des différences existant au sein de groupe Lufthansa entre les cinq marques Lufthansa, Swiss, Austrian, Brussels Airlines et BMI.

Ces cinq marques ne sont nullement affaiblies et conservent chacune leur propre profil.

Avec cette stratégie, ne risquez-vous pas de perdre le contact direct avec le marché, y compris dans la distribution via la branche?

Nous ne voulons pas cela et ne précipitons rien. De plus, nous bénéficions en Europe de trois ans d’expérience avec des équipes de distribution intégrées. Nous estimons que le modèle «one face to the customer» constitue une réelle simplification procurant des avantages réciproques. «Business intelligence» nous permet de tenir tête à nos concurrents toujours plus forts, en par-ticulier dans le segment entreprises. Nous ne nous faisons pas de souci pour la marque Lufthansa qui est si forte qu’il devrait se passer bien des choses avec que celle-ci soit en danger. Le fait que nous croyons au marché suisse et que nous y annoncions clairement la couleur se traduit aussi par l’augmentation des capacités au départ de Zurich, Genève et Bâle.

Lufthansa est entrée dans l’ère A380. Qu’en attendez-vous?

Avec ce nouveau fleuron, nous avons fait un immense saut en avant en termes d’économie et de réduction de pollution. L’A380 offre presque 200 sièges de plus de le B-747 mais, malgré cette augmentation massive de capacité, nous tenons les coefficients de remplissage depuis l’introduction de l’appareil. Certains clients adaptent leur horaire en fonction du positionnement de l’A380. Il y a deux semaines, nous avons réceptionné un deuxième A380. Entre l’automne et la fin de l’automne, deux autres appareils suivront. D’ici à 2015, les quinze A380 commandés équiperont notre flotte. Actuellement, nous desservons Tokyo avec cet appareil. Pékin s’y ajoutera au début septembre et Johannesburg en automne. 

Une nouvelle First Class a accompagné l’introduction de l’A380. Cette First sera-t-elle le produit standard des autres appareils long-courriers?

Oui. L’adaptation du reste de la flotte d’Airbus long-courriers commencera en hiver. La First Class du pont supérieur des Boeing 747 sera également adaptée mais, pour une question de place, il ne sera pas possible de faire du copier/coller avec cette nouvelle First. Sur l’ensemble du réseau long-courrier de Lufthansa, le client vivra un événement unique. 

La nouvelle First Class de l’A380 de Lufthansa soutient-elle la comparaison avec les produits concurrents?

Nous sommes sûrs de nous et convaincus d’être en mesure de soutenir au mieux la comparaison. Notre nouvelle First Class n’est pas sortie d’un chapeau de magicien. Elle a été développée avec nos clients sur la base de sondages et de tests. Depuis le début, les clients ont été impliqués dans le processus. Le but a toujours été de développer un nouveau produit First d’exception, qui répond aux vœux des passagers en matière d’exclusivité et de confort et correspond à nos standards de qualité élevée. Les premières réactions de la clientèle montrent que nous y sommes parvenus.

Urs Hirt/Dominique Sudan