L’union fait la force (Edition 2008-49)

Dominique Sudan à propos du groupe TTS

Il y a quelques années, le groupe TTS a fait œuvre de pionnier en
Suisse romande en créant l’appellation générique «Les spécialistes»
réunissant dans un premier temps trois TOs basés en Suisse alémanique
mais actifs sur le marché francophone, Let’s go Tours, Tourasia et
Voyage- plan. Depuis la création de ce label commun, les trois marques
connaissent un développement continu de leurs affaires en Suisse
romande, avec des taux de progression à deux chiffres.

Depuis l’an dernier, Kira de même que Flotel-Tours, intégré chez
Voyageplan à Montreux, participent également au modèle de commissions
commun aux trois membres fondateurs. L’avantage est non négligeable
pour les quelques 450 agences romandes distribuant les produits portant
la griffe «Les spécialistes»: Kira ne réalise-t-il pas près de 35% de
son volume d’affaires en Suisse romande où il est en situation de
monopole?

Aujourd’hui, «Les spécialistes» adaptent légèrement les minima à
réaliser pour figurer dans les différentes catégories d’agences mais
l’augmentation dont il est ici question ne constitue nullement un
handicap majeur pour les agences partenaires: avec la force de frappe
de Kira
(presque) seul sur le marché, les distributeurs romands ne devraient
éprouver aucune difficulté à atteindre les résultats exigés.

De toute manière, l’essentiel est ailleurs: outre le modèle de
commissions et de services commun, «Les spécialistes» montrent la
voie à suivre aux petits et moyens TOs qui sont légion en Suisse
romande. L’union fait la force et c’est uniquement de cette manière-là
que l’on est en mesure de se profiler à long terme dans un contexte
marqué par la consolidation du Tour Operating à grande échelle.

En approchant le marché romand de façon ciblé tout en s’adaptant
parfaitement à la mentalité locale, Let’s go et Tourasia, qui ne sont
pas basés en Suisse romande contrairement à Voyageplan, ont
immédiatement récolté les fruits de leur saine politique de
développement au plan national. En termes de volume et de parts de
marché, ce n’est qu’en Suisse romande que ces entreprises étaient en
mesure de grandir, le gâteau étant déjà bien partagé entre différents
convives dans la partie germanophone du pays.

Localement, pourquoi est-ce que les TOs romands qui sont légion ne
s’inspireraient pas de l’exemple du groupe TTS? Pour autant qu’ils ne
se concurrencent pas sur les différentes destinations programmées et
qu’ils aient le même souci d’une qualité élevée en matière de service
et de conseil, certains producteurs romands auraient tout à gagner à
tirer à la même corde afin de se profiler encore mieux chez les
distributeurs, que ces derniers soient
indépendants ou succursales de grands groupes. Car c’est ensemble
qu’ils pourront ouvrir ou rouvrir certaines portes que la politique de
vente des agences en matière d’assortiment a peut-être fermées.