Malaysia glisse vers le Low Cost en Asie (Edition 2007-22)

Malaysia Airlines continue de revoir son modèle. Le transporteur, en cours de redressement, a dégagé ses premiers bénéfices au troisième trimestre de l’année dernière et vise à finir l’année 2007 en équilibre.

Cette situation financière assainie s’est traduite par la fermeture de nombreuses lignes régionales et intercontinentales. Malaysia Airlines (MH) veut par exemple se concentrer en Europe sur les lignes à fort potentiel et y renforcer sa présence. La compagnie est ainsi passée à un vol quotidien sur Paris desservi précédemment par cinq fréquences hebdomadaires. Le transporteur vise toujours à intégrer une alliance, vraisemblablement SkyTeam. La compagnie a déjà un accord de coopération étendu avec KLM et vient récemment de signer un accord de codeshare avec Alitalia, deux membres de cette alliance.

Sur le plan régional, les choses bougent également. MH offre désormais des tarifs proches de ceux d’AirAsia sur son réseau régional ou domestique. Elle vient aussi de lancer sa propre filiale Low Cost. Baptisé Firefly, le transporteur se veut une «compagnie communautaire» basée à Penang. Elle a débuté des vols depuis l’ancien comptoir britannique vers la côte Est de la Malaysia (Kota Bharu, Kuala Terengganu et Kuanta), vers la proche île de Langkawi ainsi que vers Phuket et Samui. Les vols peuvent être réservés sur Internet depuis mai, sur www.fireflyz. com.my avec des prix d’appel démarrant à deux US$.

Sur l’appellation de «compagnie communautaire», le PDG de la nouvelle entité, Eddy Leong explique que Firefly souhaite relier les 100 millions d’habitants du le triangle économique Malaysia-Sumatra et Sud de la Thaïlande, et qui ne bénéficient que peu de moyens de transport pour se rendre d’une région à l’autre.
De son côté, AirAsia a confirmé l’achat de 10 Airbus A330-300 destinés à sa nouvelle entité long-courrier AirAsia X. Les appareils seront livrés au 4e trimestre 2008. Dans l’intérim, AirAsia X va louer trois avions. AirAsia X vise en fait à proposer un produit complémentaire au réseau régional et domestique du groupe en Malaysia, Indonésie et Thaïlande. «Le cœur de notre métier est le low-cost sur des temps de vol de trois heures maximum», insiste le PDG du groupe, Tony Fernandes.

En fait, AirAsia X va surtout proposer des vols vers des destinations situées dans un rayon de cinq heures et plus et qui s’avèreront complémentaires du réseau actuel de la compagnie. La Chine, le Japon et l’Australie sont essentiellement en ligne de mire. Quant à l’Europe, AirAsia X ne devrait proposer que quelques liaisons, dans un premier temps vers la Grande-Bretagne. «Nous souhaitons surtout desservir des villes ou des aéroports secondaires», précise encore Tony Fernandes. Une opportunité à saisir pour Genève?

Luc Citrinot