En déployant plus largement ses ailes ou, en tout cas, sa capacité, au
départ de Genève sur Munich, Lufthansa montre à quel point est
important pour elle le marché romand. Et à quel point il est également
essentiel de proposer à la clientèle romande des solutions de transit
plus confortables. Il ne sagit pas seulement dy voir le deuxième
effet Star Alliance. Cest aussi la preuve que lidée du voyage en
Allemagne, comme celle dun transit en Allemagne pour des destinations
lointaines, a fait son chemin, en business comme en loisirs.
Actualité oblige, larrivée de jets (A319 ou 320 et B737) permet
daugmenter la capacité puisque lon passe de 70 ou 80 sièges à 127 ou
132 selon les appareils. Même avec des fréquences réduites, 6 au lieu
de 8 sur Munich, cela signifie une augmentation de capacité de 15%
environ. Mais cest à un véritable travail de fond que se livre la
compagnie en Suisse romande.
Lufthansa est présente sur quatre destinations allemandes au départ de
Genève, Francfort (7x jour), Munich (6x jour), Düsseldorf (3x jour) et
Hambourg (2x jour), la compagnie joue à la fois la carte des affaires
et du tourisme en Allemagne comme les connexions à partir de Francfort
et Munich, avec un accident porté sur la capitale bavaroise qui permet
des temps de transit plus court (35 minutes) et un avantage avec les
jets qui nobligeront plus à se positionner tout au bout de laéroport.
Lintérêt réside aussi dans le développement dune deuxième
fréquence sur Hambourg alors quEasyJet abandonne. La preuve sans doute
que leffet des petits tarifs «A bientôt» lancés par Lufthansa vers les
quatre métropoles allemandes au départ de Genève nest pas passé
inaperçu.
Reste, et ce nest pas un petit rien, quil manque quand même une
véritable tête romande, un vrai représentant de la compagnie à Genève
et pas seulement des commerciaux qui font par ailleurs très bien leur
travail. Lorsque lon regarde de plus près les chiffres, il est évident
que la partie alémanique pèse très lourd dans le marché général
helvético-germanique. Il en va différemment lorsque lon compare les
données liées au transit long-courrier à Francfort et Munich. Le marché
romand suit alors un tout autre genre de courbe.
Normal, la Suisse romande dispose dun très important réservoir
économique tourné vers lexport, sans parler des organisations
internationales de toutes sortes. Et ces entreprises ont besoin de
rencontrer UN interlocuteur responsable comme dautres compagnies ont
su tisser des liens au fil du temps et comme Werner Kellerhals la fait
pour Lufthansa lorsquil était en poste à Genève. Une direction unique
basée à Zurich est très certainement intéressante dun point de vue
économique, mais elle ne remplace pas un contact humain.
Avec 18 vols quotidiens sur quatre villes allemandes et de très
nombreuses connexions possibles dans le monde entier, il nest pas
interdit de penser que, même si Lufthansa se trouve physiquement à
Genève dans les locaux de Swiss, Star Alliance oblige, ce poste devrait
être repourvu. Pour tout dire, notre petit doigt nous incite à croire
que Lufthansa y songe de plus en plus sérieusement et quelle aurait
bien raison daller au bout de la réflexion.