Pour Middle East Airlines (MEA), lescale historique de Genève, desservie en direct depuis des décennies, demeure contre vents et marées lune des plus profitables de lensemble du réseau en termes de chiffres daffaires. Entre Genève et Beyrouth, MEA demeure seule en course, situation de monopole qui nest pas étrangère aux résultats obtenus tant au niveau du nombre de passagers transportés quà celui du revenu.
Directeur général pour la Suisse depuis le début 2009, Walid Baugi indique pour lexercice 2012 une croissance générale sur cet axe tout en précisant quil sagit là dun résultat extrêmement réjouissant dans la mesure où 2011 avait déjà constitué un excellent cru pour ce qui est du volume de passagers. En revanche, la situation politique régnant actuellement au Proche-Orient se traduit cette année par un inévitable fléchissement de la demande nayant pour linstant entraîné aucune réduction de loffre (vols quotidiens en été et cinq liaisons par semaine en hiver, tous les jours sauf le mardi et le jeudi).
« Nous nous appuyons essentiellement sur une importante clientèle
libanaise domiciliée dans la région, aussi bien en Suisse quen zone frontalière voisine. Larrivée dAir Canada à Genève a également contribué au bon remplissage de nos vols Genève-Beyrouth, le Canada abritant une importante colonie libanaise installée là-bas depuis les conflits qui ont marqué lhistoire de notre pays. Lhoraire de nos vols et ceux dAir Canada permet en deux heures un transit tout à fait confortable dans un aéroport demeurant à taille humaine contrairement aux grands hubs où tout devient plus compliqué », indique Walid Baugi.
Pas affecté par limmense capacité offerte quotidiennement entre Genève et les trois principaux hubs du Golfe Persique (Abu Dhabi, Doha et Dubaï), MEA joue dans un autre registre : le point à point représente 80 % de son trafic à Genève, lequel se distingue aussi par un yield élevé. Cest aussi lune des raisons expliquant le maintien en ville de Genève de locaux spacieux, une présence citadine que Walid Baugi estime « très importante pour limage de la compagnie ».
Par son profil comme par sa taille, MEA demeure une compagnie de niche contrainte de se battre dans un environnement toujours plus concurrentiel. Ladhésion à lalliance Skyteam réalisée le 28 juin 2012 est en ce sens une étape marquante : « Sans alliance, une compagnie de notre taille na guère de chance de survie. En revanche, Skyteam, où nous jouons un important rôle de feeder pour Air France à Paris CDG, nous donne une autre visibilité internationale en nous ouvrant un réseau mondial.
Il est encore trop tôt pour dresser un véritable bilan chiffré de ladhésion à Skyteam mais on peut affirmer que cette entrée est salutaire pour un transporteur comme le nôtre. » Une adhésion qui nempêche pas MEA dêtre aussi liée à Swiss par un accord commercial, mais sans partage de code.
La flotte Middle East Airlines entièrement Airbus
Middle East Airlines (MEA) a choisi il y a plusieurs années de ne jouer que la carte du constructeur européen. Actuellement, sa flotte se compose de dix-huit Airbus de type A330-200 (quatre appareils), A320 (dix) et A321 (quatre). Dans le but de renforcer sa flotte, MEA a commandé au début de cette année dix nouveaux appareils de la famille A320neo, soit cinq A320 et cinq A321. Entre Beyrouth et Genève, MEA exploite actuellement des A320 ou des A321 ; les premiers disposent de 24 sièges en Business Class et 102 en classe économique, les seconds de 31 en Business et 118 en Eco. Dans les deux cas, le nombre de sièges proposés en classe affaires est supérieure à la moyenne de la plupart des compagnies aériennes.
Dominique Sudan