«Middle East Airlines n’a pas de clients, elle n’a que des amis» (Edition 2007-19)

Fondée en 1945, Middle East Airlines est l’une des plus anciennes compagnies à desservir régulièrement Genève.

Parmi les rares compagnies aériennes s’appuyant encore sur un bureau en ville de Genève, il convient de citer Middle East Airlines (MEA) qui, après quelques années au World Trade Center, a effectué son retour en ville afin de soigner le contact direct avec sa clientèle. Mieux, MEA est la plus ancienne compagnie intercontinentale ayant maintenu des opérations à Genève depuis l’inauguration du premier vol, en 1958.

«La relation passager-compagnie est essentielle pour un transporteur comme MEA. Pour un Libanais, c’est l’âme qui compte avant tout. L’histoire n’a pas été tendre avec notre pays; cela explique aussi l’importance que nous accordons aux relations de confiance», insiste d’emblée Roumanos Khattar, directeur pour la Suisse de MEA qui a francisé son prénom en Raymond depuis son passage à Paris.

Aux yeux de MEA, Genève reste une escale historique tout à fait particulière: malgré les turbulences politiques, la rentabilité a toujours été au rendez-vous et le yield est l’un des plus élevé de l’ensemble des destinations étrangères de MEA. L’importante communauté libanaise – on ne parle pas ici des personnes qui ne sont pas officiellement inscrites auprès des services compétents – de la région constitue le fonds de commerce solide de MEA dont le directeur actuel supervise aussi la Belgique et l’Autriche, tout en étant président de l’Association Suisse-Liban: sans la France voisine qui préfère souvent les vols MEA de Genève aux trois vols quotidiens proposés depuis Paris en collaboration avec Air France – deux liaisons sont opérées par MEA, la troisième par Air France –, ce ne sont pas moins de 4700 Libanais qui forment cette importante communauté; une grande partie d’entre eux est active dans les milieux bancaires, les organisations internationales et d’autres secteurs à haute valeur ajoutée. «Mais quel que soit le profil de ses passagers, MEA n’a pas de clients, elle n’a que des amis», insiste Raymond Khattar.

Actuellement, MEA vole trois fois par semaine entre Genève et Beyrouth (mardi, jeudi, samedi). En été dernier, elle passait à cinq fréquences en ajoutant des vols le vendredi et le dimanche. «Cet été, nous ajouterons aussi deux liaisons, le lundi et le mercredi. Et si la flotte à disposition nous le permet, nous ajouterons d’autres vols dans la perspective d’un service quotidien entre Beyrouth et Genève», commente Raymond Khattar.

A l’exception des périodes de forte demande où un A330 prend parfois le relais, toutes les liaisons MEA sur Genève sont aujourd’hui effectuées en Airbus A321. Si la compagnie libanaise passait à un rythme quotidien, elle opterait alors pour un A319 de dernière génération dont la capacité permettrait un coefficient de remplissage optimal.

Depuis l’abandon de la desserte de Zurich, MEA a conclu un accord commercial avec Swiss sur l’axe Zurich–Genève afin de demeurer le lien naturel entre la Suisse alémanique et le Liban, via l’AIG.

Dominique Sudan

Retour à Zurich, essor long-courrier

Middle East Airlines (MEA) effectuera son grand retour à Zurich en 2008. Dans un premier temps, trois liaisons hebdomadaires Beyrouth–Zurich–Beyrouth sont prévues à l’horaire – celui-ci sera communiqué ultérieurement. Cet heureux développement répond à un besoin, la région zurichoise et la Suisse alémanique abritant aussi une importante communauté libanaise. Une structure commerciale sera développée à Zurich afin de traiter ces trois nouvelles liaisons. Lorsqu’elle aura reçu les trois Airbus A330 dont elle a passé commande, MEA renouera aussi avec son passé long-courrier et se déploiera sur le Brésil, l’Australie et le Canada.
   
DS