«MTCH investit comme jamais dans le segment charter romand» (Edition 2008-50)

Pour Roberto Luna, chef du domaine Value, le programme établi au départ de Genève est le plus riche de l’histoire.

Roberto Luna, pourquoi M-Travel
Switzerland (MTCH) a-t-il décidé d’investir aussi massivement sur le
marché romand, plus précisément dans les opérations charters au départ
de Genève?

Il faut y voir trois raisons principales: notre groupe s’appuie sur
sept marques. La palette d’offres est très large et la segmentation
aussi. De plus, deux nouvelles armes directes sont lancées sur le
marché romand: Voyages Denner qui n’était pas actif depuis Genève en
2007 et Vacances Migros. Nous voulons aussi inverser la stratégie en
augmentant la capacité. Dans ce domaine, je suis d’avis que nous sommes
meilleurs. De plus, la marque Hotelplan jouit déjà d’une très belle
notoriété sur le marché. Enfin, nous souhaitons grandir et récupérer
les parts de marché qui ont été un peu perdues en raison de
l’application d’une politique tarifaire différente.

Le catalogue 2009 «Vacances balnéaires
tous azimuts» est disponible avec près de deux mois d’avance. Quels en
sont les points forts?

En sortant aussi tôt, nous répondons à la demande et à la tendance
actuelle. Cette brochure de 326 pages est estampillée Hotelplan et
bénéficie du modèle de commissions d’Hotelplan tout en reprenant le
meilleur de la marque disparue M-Travel. D’une façon générale, nous
maintenons en été la même politique tarifaire qu’en hiver, avec des
prix inférieurs en moyenne de 15 à 20% par rapport à ceux de l’été
dernier.

Comment parvenez-vous à réduire les tarifs aussi massivement?
Cette baisse s’explique par les conditions qui ont été négociées et par
les avantages que nous offrons: les rabais First Minute peuvent être
cumulés sur les vols et les hôtels qui affichent ce logo. Environ 20%
de la capacité totale que nous offrons est destiné aux
actions First Minute qui peuvent représenter une réduction de 200
francs. A cela s’ajoutent les prix fixes pour les enfants. Mais il
convient de préciser que la liste de prix d’aujourd’hui ne constitue
qu’une première version accompagnant le lancement du catalogue. Fin
janvier, une nouvelle version adaptée au marché et revue vers le haut
ou le bas en fonction de la conjoncture sera imprimée.

Au niveau charter, les coûts opérationnels à Genève ne pèsent-ils pas sur une programmation aussi ambitieuse?
Certes, les coûts sont un peu plus élevés qu’à Zurich. Mais en
concentrant les huit vols Hello en fin de semaine, nous réussissons à
équilibrer l’ensemble. En 2009, 85% du programme MTCH sera d’ailleurs
concentré entre le jeudi et le dimanche au départ de Genève.

Pour n’avoir pas joué la carte locale en confiant quelques chaînes à la genevoise Baboo?
Le produit Baboo est bon, la capacité de 100 places convient aussi à certains axes. Mais le coût par siège est trop élevé.

On constate aussi que le nombre de vols Edelweiss Air est moins élevé.
Nous proposons Edelweiss sur des axes «classiques». Mais pour le reste,
il s’agit de vols opérés en «W» – par exemple
Zurich–Kos–Genève–Kos–Zurich. Le groupe Swiss, à l’évidence, n’avait
pas l’intention de positionner un A320 à Genève.

Hello devient votre partenaire
principal sur un marché qui avait rapidement adopté le produit
Edelweiss. N’y voyez-vous aucun risque?

Nullement. Pour le programme établi, le MD-90 d’Hello convient
parfaitement. En configuration biclasse, il offre 163 sièges (167 en
classe unique). Et le surclassement en classe Comfort est possible dès
75 francs par trajet. Cet appareil est aussi doté de sièges en cuir, le
personnel est suisse, le catering est de haut niveau et le service
comme l’accueil sont des qualités avérées.

MTCH ne sera-t-il pas confronté à un problème de surcapacité sur certains axes comme Corfou ou Mykonos/Santorin?
Nous pensons toujours en tant que groupe. Vers la Grèce, cinq marques
de MTCH se partageront la capacité offerte. Cela signifie que chacune
d’entre elles n’aura qu’une faible quarantaine de sièges à vendre. Sur
le tri-angle Mykonos/Santorin, il convient aussi de diviser la capacité
par deux. Là, on tombe à moins de 20 sièges par destination. Et si nous
avons réuni Mykonos et Santorin dans un vol triangulaire, c’est en
raison des combinaisons de séjours offertes par les deux îles que
quelques heures de bateau séparent. En revanche, nous avons réuni
Rhodes et Kos le dimanche afin de limiter le nombre de sièges.

La concurrence sera aussi présente sur
l’axe Genève–mer Rouge. Là aussi, le potentiel sur Hurghada et Sharm
el-Sheikh est-il aussi élevé?

Là également, c’est le groupe MTCH qui parle. Cinq marques
programmeront ces destinations. Et si les circonstances l’exigent, le
MD-90 d’Hello pourra effectuer un vol triangulaire, contrairement à
l’Embraer.

Dominique Sudan