Mur administratif pour deux TOs (Edition 2009-42)

Cinq cantons romands refusent la demande de Réduction d’horaire de travail de Kuoni et TUI.

Kuoni et TUI Suisse ne remplissent pas les conditions pour obtenir la
Réduction d’horaire de travail (RHT) demandée. «Ces entreprises peuvent
justifier d’une baisse du chiffre d’affaires, mais pas d’un recul
significatif du nombre de dossiers traités ni du travail. Autrement
dit, par rapport à 2008, le nombre de dossiers traités est en
diminution de moins de 10%. Il semble qu’Internet soit l’une des causes
de cette légère baisse. D’autre part, les clients semblent choisir des
destinations moins onéreuses, entraînant la baisse du chiffre
d’affaires. Nous ne sommes donc pas dans le cadre d’une baisse de
volume liée à la crise économique, entraînant une RHT», commente
Jean-Marie Monnerat, au Service de l’emploi du canton de Fribourg.

Pour Kuoni et TUI, la pilule est d’autant plus dure à avaler que tous
les cantons alémaniques ont accepté la RHT. «Les Alémaniques ont
interprété différemment les mêmes faits et les mêmes arguments. Ils
sont pleinement convaincus que la situation actuelle est le fruit de la
crise financière et économique et que les agences s’appuient sur du
personnel tout à fait compétent. Ils ont dès lors considéré comme nous
le chômage partiel comme un instrument approprié pour stabiliser la
situation actuelle et garantir les places de travail», analyse Roland
Schmid, TUI.

Et si leur recours n’aboutit pas? «Etant donné que la structure a déjà
été adaptée, il est peu vraisemblable que l’on en arrive à des
licenciements. Mais nous devons veiller au développement de la
situation actuelle, notre but étant le maintien des places de travail
et du know-how de nos équipes», précise Serge Bacher.

Dernière extrémité pour MTCH
M-Travel Switzerland (MTCH) a procédé au printemps à une réorganisation
en profondeur qui s’est aussi traduite par une réduction des effectifs.
Pour Thomas Stirnimann, CEO, la structure mise aujourd’hui en place
tient tout à fait la route: «Nous estimons l’introduction du chômage
partiel comme la dernière extrémité en période de crise. Dans un Etat
fédéraliste comme le nôtre, une telle mesure implique l’engagement des
autorités, pour autant que celles-ci veuillent bien
entrer en matière. Nous avons, au contraire, préféré la formule des
vacances non payées qui a le mérite de laisser les collaborateurs
entreprendre quelque chose de positif pendant le temps supplémentaire
qui est à leur disposition.