En annonçant sa démission à ses supérieurs et à son équipe, Ivan Haralambof avait surpris tout le monde, sauf peut-être Rudolf Schumacher, directeur pour la Suisse et compagnon de route depuis des lustres. Aujourdhui, le francophile Markus Schmid a repris les rênes de la compagnie en Suisse romande et promis, devant les responsables de laéroport, de Genève Tourisme et des milieux industriels et hôteliers, quil poursuivrait limmense travail accompli en huit ans par son prédécesseur.
A larrivée dHaralambof, les données étaient claires: Swiss perdait de largent à Genève où elle ne disposait que de quatre avions; laéroport, la presse, les agents de voyages et les clients se liguaient contre elle. Bref, une image catastrophique. Aujourdhui, Swiss a dix appareils à Genève, son réseau sest agrandi, ses parts de marché ont pris lascenseur et sa cote auprès des principaux partenaires et clients est très élevée.
Un tel virage naurait jamais été négocié avec succès sans le duo Schumacher-Haralambof. Or, le premier vient dannoncer son départ à la retraite anticipée pour la fin de lannée. En parfaite osmose, le duo a presque toujours trouvé les mots justes pour convaincre, même si la branche ne partageait pas forcément le même avis. Cest cette alchimie qui a réussi à Swiss au plan national. Aujourdhui, le contexte change radicalement et il est désormais acquis quil ny aura plus de paire Schumacher-Haralambof pour parler le même langage face à Zurich et Francfort.
Sans nullement mettre en doute les bonnes intentions du nouveau patron pour la Suisse romande, il ne faut pas oublier le contexte daujourdhui. Par exemple le projet «Calvin», où tous les domaines sont passés au crible afin de définir toutes les réductions de coûts possibles. Au plan local, il ne faudrait pas que «Calvin» assomme sa propre cité! Car la Suisse romande a un potentiel quil convient de ne pas sous-estimer. Ce qui ne signifie pas non plus quil faille lui promettre un développement spectaculaire. Au contraire, il sagit de ne pas casser ce qui a été construit on pense, pour la branche, à ce fameux helpdesk romand cité en exemple par tous les agents de voyages tant il est efficace et de poursuivre dans la voie dun développement stratégique qualitatif, comme ces dernières années. Cest là le plus gros défi qui attend Markus Schmid face à la nouvelle direction du marché suisse.