«Nous avons des synergies à développer avec les TOs» (Edition 2015-45)

Après Gate Gourmet et Servair, le Suisse Andreas Bergmann a repris la direction de Lyria.

Andreas Bergmann, quelle a été l’évolution de Lyria, tous trafics confondus, au cours des neuf premiers mois de l’année?

En termes de trafic, nous enregistrons une bonne croissance sur les lignes au départ de Zurich et de Neuchâtel. L’axe depuis Lausanne, avec quatre liaisons TGV, nous donne également satisfaction, avec un bon remplissage que nous avons réussi à maintenir. 

A Genève où nous proposons jusqu’à huit relations ferroviaires quotidiennes, la situation concurrentielle, notamment les Low Cost, et les travaux opérés sur la ligne l’an dernier nous ont contraints à revitaliser la ligne, notamment par le
biais d’opérations tarifaires «Mini». Nous y parvenons, et avons même réalisé un record en termes de passagers durant l’été dernier. 

Globalement, combien de passagers avez-vous enregistrés au cours des trois premiers trimestres?

Depuis janvier, nous avons enregistré 4,2 millions de passagers dans le trafic Suisse-France. Ce résultat équivaut à une baisse de 2% qui s’explique aisément: les trois premiers mois ont été fortement pénalisés par les attentats de Paris. Plus rien ne bougeait. A cela s’est ajouté la problématique du franc suisse. Mais depuis avril, nous avons noté une très forte reprise, qui nous a presque permis de compenser le net recul du premier trimestre.

Outre le nombre de clients, c’est aussi la satisfaction de ces derniers qui nous réjouit le plus: une récente enquête clients fait apparaître un taux de satisfaction de 95%, et même de 97% pour le produit Lyria Première. Ces résultats sont exceptionnels.

Qu’en est-il des lignes vers le sud de la France?

Nous avons décidé de nous concentrer sur notre «core business» que consti-tuent les liaisons vers Paris, raison pour laquelle nous avons abandonné la
liaison Genève-Montpellier. En revanche, nous maintenons l’axe Genève-Marseille–Nice qui fonctionne bien et compte de nom-breux accros du train, surtout vers Nice.

Quelle est aujourd’hui la proportion entre les ventes directes et la commercialisation classique via des spécialistes comme Frantour et Railtour?

L’évolution de la consommation se fait de manière toujours plus digitalisée. Cela ne nous empêche pas de vouloir renforcer le partenariat avec ces spécialistes. Il est évident que nous avons des synergies communes à développer et à exploiter.  

Pourquoi avoir décidé d’abandonner la liaison Genève-Lille après une année seulement?

Lille constituait un test. Derrière, c’était aussi Londres que nous visions. Mais même avec de meilleurs horaires, les coûts d’exploitation de la ligne Genève-Lille, via Paris CDG et Marne-la-Vallée, étaient trop élevés en raison du prix du sillon. 

Avec le franc fort, avez-vous souffert dans le domaine Incoming?

Lorsque le taux plancher a été abandonné, nous avons adapté nos prix. Le trafic international a poursuivi son développement, sauf dans le cas des Parisiens freinés par la cherté du franc et de la Suisse.

Quelles sont les prochaines nouveautés du produit Lyria?

En décembre, la refonte complète des rames aux couleurs de Lyria sera terminée. Nous n’aurons vers Paris plus que deux types de rames: celles à un étage et les rames Euroduplex. De plus, nous lancerons en décembre un train qui circulera en 2h58 entre Paris et Genève. C’est un puissant argument de vente face à l’aérien.

DS