Nouveau challenge pour Air Caraïbes en Amérique du Sud (Edition 2009-03)

La compagnie du Groupe Dubreuil ajoute la Guyane à son réseau transatlan- tique et espère en profiter pour ouvrir les portes du Brésil… et plus si affinités.

Le 15 décembre dernier, la compagnie a rompu la situation de monopole
qu’Air France détenait de facto depuis 10 ans, reliant désormais Paris
(Orly-Sud) et Cayenne trois fois par semaine (lundi, mercredi et
vendredi).

Spécialiste des Caraïbes, la compagnie n’a jamais caché ses ambitions
sur l’Amérique du Sud. Des liaisons entre les Antilles et Cayenne
existaient déjà. La Région Guyane a fait le forcing pour obtenir la
nouvelle ligne transatlantique. Une défiscalisation de l’avion et une
baisse de l’octroi de mer (taxe imposée dans les départements
d’outre-mer) ont permis d’avancer, la Région Guyane prenant en charge
la formation, en Guyane et par Air Caraïbes, de 25 jeunes PNC locaux.

Le président de la compagnie n’a pas caché sa confiance. «Les
éclairages sont bons, mais rien n’est jamais facile. Nous avons
l’avion, il faut faire… le reste.» Le but est aussi d’ouvrir les
portes de l’Europe. «Nos équipes commerciales s’y attellent, soulignent
Edmond Richard, directeur Air Caraïbes Europe et Célia Joachim,
responsable Marketing & Communication de la compagnie pour France
et Europe. C’est en particulier le cas en Suisse où Olivier Rüfenacht
fait un excellent travail.»

Plusieurs axes prioritaires sont définis. «D’abord, il y a le
développement des ventes directes en Europe avec la réservation
téléphonique, nos agences et le site Internet géré depuis les An-
tilles. Nous pensons aussi à l’animation des ventes et au développement
Groupes. En Europe, nous travaillons avec des GSA lorsque l’activité
doit être plus importante. C’est le cas en Suisse, mais aussi dans le
Benelux, en Italie et en Espagne. Nous sommes en train de revoir la
situation en Allemagne. Nous attendons de nos GSA un travail auprès des
agences et des TOs comme une présence dans les salons en coopération
avec Maison de la France. Air Caraïbes va entrer dans
le Club Outre-Mer de Maison de la France.»

Edmond Richard ne cache pas le problème majeur qui est l’acheminement
sur Paris. «Nous essayons de trouver des approches. Nous avions tenté
quelque chose avec Baboo il y a quelques mois, mais les problèmes de
slots… Nous avons approché Easyjet qui arrive à Orly, mais la
compagnie orange n’entend pas déroger à sa règle. Dans d’autres pays,
des solutions apparaissent possibles comme c’est le cas avec Iberia en
Espagne où l’on peut vendre de bout en bout.»

Alain Bossu, Cayenne

Olivier Rüfenacht très motivé

GSA d’Air Caraïbes pour la Suisse, Olivier Rüfenacht ne cache pas sa
satisfaction après le lancement de vols sur Cayenne. «C’est un plus
incontestable après les Antilles qui sont bien entendu le fer de lance
de la compagnie au départ de Paris. En Suisse romande comme en Suisse
alémanique, nous commençons à recenser de très bonnes ventes dans les
agences sur la Martinique comme sur la Guadeloupe, mais aussi sur les
vols régionaux que nous programmons dans les Caraïbes.»

Il ajoute: «Mon travail est de participer très concrètement à l’essor
de la compagnie en Suisse. Cela concerne le tourisme avec le démarchage
des TOs et la présence dans des workshops ou salons. Nous envisageons
des éductours pour mieux faire connaître la destination. Je travaille
beaucoup en collaboration avec le Comité du Tourisme de la Guyane et
Maison de la France. Au niveau business, la Guyane joue un rôle
important puisque des entreprises suisses travaillent sur le site du
centre spatial de Kourou.»   

AB

Stratégie d’expansion en Amérique du Sud

Jean-Paul Dubreuil ne cache pas sa satisfaction. Pour le patron d’Air
Caraïbes, la nouvelle ligne sur la Guyane s’inscrit dans la durée,
aussi bien par la volonté de la compagnie que par celle de la Région
Guyane. Il a profité de son séjour en Guyane pour signer le contrat de
partenariat avec le Comité du Tourisme de la Guyane, représenté par son
prési-dent, Jean-Elie Panelle.

«La Guyane représente un atout en matière de tourisme et d’affaires,
reconnaît-il, mais c’est également une porte sur le Brésil que nous
entendons travailler en partenariat avec une compagnie brésilienne. La
concurrence ainsi instaurée devrait permettre à la Guyane de se
développer davantage encore. L’objectif est d’arriver à 25% du trafic
global entre Paris et Cayenne.» En clair, Jean-Paul Dubreuil ne se veut
pas oiseau de passage.

«Ce nouveau vol sur Cayenne intervient 5 ans, presque jour pour jour,
après le lancement de notre 1er vol transatlantique. C’est donc un
symbole en même temps que cela complète la stratégie d’expansion du
réseau d’Air Caraïbes et ouvre de nouvelles perspectives sur le
continent sud-américain. En 2007, notre compagnie a transporté plus
d’un million de passagers, soit une augmentation de 15%.»

Air Caraïbes ne couvre pas seulement les capitales des Antilles
françaises que sont Fort-de-France et Pointe-à-Pitre, mais possède un
réseau régional très porteur avec Saint-Martin (Grand Case comme
Juliana), Saint-Barthélemy, Sainte-Lucie, Cuba, Haïti, République
dominicaine et, plus récemment Panama et Costa Rica. En ce qui
concernela Guyane, c’est d’abord Cayenne qui retient l’attention, en
business comme en tourisme.   

AB