Nouveau danger pour les charters à Genève (Edition 2013-49)

Vols Easyjet chez Hotelplan Suisse

Tous les tour-opérateurs s’accordent à dire que le forfait balnéaire classique à vécu et que les clients d’aujourd’hui aspirent à une souplesse maximale. Par voie de conséquence, les engagements fermes pris auprès des compagnies charters diminuent partout. A cela s’ajoute le fait que les deux grands TOs font cavalier seul au départ de Genève et n’ouvrent presque plus leur capacité à leur meilleur ennemi. On n’est pas loin de l’époque glorieuse où la défunte marque Imholz, Kuoni et Hotelplan se contentaient d’avions à moitié vide (ou à moitié pleins) entre Genève et les principales destinations du bassin méditerranéen.

Au fil des ans, l’offre charter à Genève a fondu et les rotations varient très fréquemment en fonction du remplissage réel des appareils. Le programme initialement prévu est annoncé des mois à l’avance pour jouer avec les réservations anticipées et garantir des taux moyens de remplissage permettant ensuite de moduler les horaires et le routing en fonction de la demande réelle. Une compagnie autrefois fort appréciée en Suisse romande, en l’occurrence Edelweiss Air, brille désormais par son absence. Elle qui fut «La» compagnie de vacances que se partageaient les grands TOs concentre désormais ses activités mi-ligne mi-charter à Zurich. La cherté du siège en serait aussi l’une des raisons. Au final, aussi bien Kuoni qu’Hotelplan abattent leurs propres cartes: le premier avec Helvetic Airways, le second en concentrant sciemment les rotations de Travel Service sur les périodes scolaires assurant les taux d’occupation les plus élevés et la rentabilité des vols affrétés. Et aujourd’hui, tous les vols Easyjet entrent en jeu chez Hotelplan et Vacances Migros!

Sans entrer dans la fastidieuse analyse détaillée des jours de rotations et des lignes concernées, ce développement impensable il y a quelques années s’inscrit dans une implacable logique de marché: le balnéaire court et moyen-courrier classique devient une affaire de Low Cost ou de vols de ligne, le but final des TOs étant d’atteindre rapidement le niveau zéro en termes de risques
financiers pris des appareils complets. Localement, l’essor d’Easyjet n’y est pas étranger non plus. A terme, sonnera-t-il le glas des vols charters à Genève?

Dominique Sudan