Nouvelle Aile Est à Genève Aéroport (Edition 2014-35)

L’urgence n’est pas le souci premier des opposants

Combien de projets sont figés en Suisse, lorsqu’ils ne sont pas reportés aux calendes grecques, en raison de multiples oppositions émanant de «Neinsager» déconnectés de la réalité? Combien de milliards de francs sont ainsi bloqués à travers la Suisse? Tout peut être matière à recours, de la construction d’un muret dans propriété privée à la mise à niveau urgente des infrastructures d’un aéroport. 

A peine déposée auprès de l’OFAC, la demande d’approbation des plans de la future Aile Est de l’aéroport de Genève a entraîné onze oppositions émanant essentiellement des milieux écologiques et des associations de riverains. La preuve que les opposants ne maîtrisent pas du tout leur dossier? Que l’Aile Est voit le jour aujourd’hui, demain ou après-demain, le volume de trafic suivra naturellement une courbe ascendante à Genève. Après de multiples rencontres initiées par la direction de l’aéroport, les opposants l’ont fort heureusement compris: ils ne feront pas recours contre l’autorisation de construire, eux qui justement veulent limiter les court-courriers, mais acceptent les vols outre-mer …

Si l’urgence n’a jamais constitué le souci premier des opposants, la construction de cette nouvelle Aile Est représente une nécessité absolue pour l’aéroport. Construit à titre provisoire en 1975, le fameux pavillon gros-porteurs est totalement obsolète, et le mot est faible. La structure du trafic passagers à Genève, avec un yield plus élevé qu’ailleurs, mérite une infrastructure digne de ce nom. Les compagnies aériennes l’attendent depuis des lustres, même s’il est vrai que celles qui ont choisi de se développer à Genève l’ont fait avant que le projet d’Aile Est n’ait été rendu public.

Fort heureusement, la direction d’aujourd’hui a fait de ce projet gigantesque sa priorité numéro un. Car elle est parfaitement consciente que ce n’est qu’en offrant une infrastructure d’accueil que l’on retrouve partout ailleurs qu’elle sera en mesure d’attirer peut-être d’autres airlines intercontinentales sur son tarmac. Celles et ceux qui les ont vécues de l’intérieur doivent sans doute regretter les nombreuses années perdues à l’époque, lorsque le projet d’un certain terminal Low Cost baptisé T2 avait la priorité sur le traitement des compagnies qui offrent de la valeur ajoutée à un aéroport.

Dominique Sudan