Combien de projets sont figés en Suisse, lorsquils ne sont pas reportés aux calendes grecques, en raison de multiples oppositions émanant de «Neinsager» déconnectés de la réalité? Combien de milliards de francs sont ainsi bloqués à travers la Suisse? Tout peut être matière à recours, de la construction dun muret dans propriété privée à la mise à niveau urgente des infrastructures dun aéroport.
A peine déposée auprès de lOFAC, la demande dapprobation des plans de la future Aile Est de laéroport de Genève a entraîné onze oppositions émanant essentiellement des milieux écologiques et des associations de riverains. La preuve que les opposants ne maîtrisent pas du tout leur dossier? Que lAile Est voit le jour aujourdhui, demain ou après-demain, le volume de trafic suivra naturellement une courbe ascendante à Genève. Après de multiples rencontres initiées par la direction de laéroport, les opposants lont fort heureusement compris: ils ne feront pas recours contre lautorisation de construire, eux qui justement veulent limiter les court-courriers, mais acceptent les vols outre-mer
Si lurgence na jamais constitué le souci premier des opposants, la construction de cette nouvelle Aile Est représente une nécessité absolue pour laéroport. Construit à titre provisoire en 1975, le fameux pavillon gros-porteurs est totalement obsolète, et le mot est faible. La structure du trafic passagers à Genève, avec un yield plus élevé quailleurs, mérite une infrastructure digne de ce nom. Les compagnies aériennes lattendent depuis des lustres, même sil est vrai que celles qui ont choisi de se développer à Genève lont fait avant que le projet dAile Est nait été rendu public.
Fort heureusement, la direction daujourdhui a fait de ce projet gigantesque sa priorité numéro un. Car elle est parfaitement consciente que ce nest quen offrant une infrastructure daccueil que lon retrouve partout ailleurs quelle sera en mesure dattirer peut-être dautres airlines intercontinentales sur son tarmac. Celles et ceux qui les ont vécues de lintérieur doivent sans doute regretter les nombreuses années perdues à lépoque, lorsque le projet dun certain terminal Low Cost baptisé T2 avait la priorité sur le traitement des compagnies qui offrent de la valeur ajoutée à un aéroport.
Dominique Sudan