La mise en place de la nouvelle organisation réunissant les activités
en Suisse dHotelplan et de Travelhouse reste une bombe à retardement.
Hotelplan Group refuse dutiliser le vocable «réorganisation» alors que
cen est une. Simple problème de terminologie, que lon se trouve à
lextérieur ou à lintérieur de lentreprise. Limportant est que
Migros Travel Switzerland aspire au leadership sur le marché suisse. Si
possible avant deux ans. Cest pour cette raison que le calendrier
établi entre aujourdhui et la mise en place de lorganisation globale
et du nouveau concept global de la nouvelle entité est extrêmement
serré. Dici août, tout doit être sous toit.
Or, Hotelplan et Travelhouse ont été réunis sous cette nouvelle
appellation générique en raison de nombreuses faiblesses: problèmes
informatiques chez Travelhouse, conflits dintérêts en Suisse, pression
doutre-Rhin (TUI, 1-2-Fly, Aldi) et de Suisse (Vögele, ITS Coop,
Direct Voyages) dans le segment bon marché, forces diluées sur certains
marchés, synergies marketing mal exploitées alors que le groupe compte
un impressionnant réseau de centres commerciaux avec Migros, Globus et
Denner.
Les mesures qui seront prises rapidement par une nouvelle direction qui
devra dabord être acceptée au siège dHotelplan seront drastiques.
Car, fatalement, les produits Hotelplan et Travelhouse se chevauchent à
maints endroits. Et Migros Travel Switzerland parle en premier lieu de
«net positionnement» de toutes les marques et raisons sociales. Il y
aura donc des mesures impopulaires qui nauront rien à voir avec des
départs naturels. Et ce, pour plusieurs raisons.
En premier lieu, le trio très soudé Stirnimann/Brüllhardt/ Luna devra
se fondre dans lenvironnement de son ancien «ennemi numéro 1». Et là,
des décennies Kuoni laisseront des traces. Ensuite, la conception des
produits et linfrastructure devront être analysées de près. Là aussi,
lélément humain restera central, dans le Tour Operating en tout cas.
Enfin, Migros Travel Switzerland veut construire sur du solide et à
long terme pour être rentable. Là, le
fameux vocable «réorganisation» est le mieux approprié.
Pour lancien management dHotelplan Suisse, il sagit presque dun
constat déchec puisque la direction du groupe a dû chercher ailleurs
les forces vives quelle estimait ne pas avoir chez elle. Ce seul
sentiment suffit à affirmer que les six prochains mois seront chauds du
côté de Glattbrugg: dune part parce que les résultats de Travelhouse
et Hotelplan Suisse ne sont pas ce quils devraient être et, dautre
part, parce que ladaptation partielle du contenu se traduira de toute
façon par certaines coupes qui toucheront dabord le personnel. Et même
la segmentation définie (Budget, Value, Premium/Specialist) ne garantit
pas la survie de toutes les marques concernées, même entre deux piliers
distincts. Sil ne sagit pas de «réorganisation», ça y ressemble
étrangement.