Il y a bientôt 10 ans, American Airlines, British Airways, Cathay
Pacific, Iberia et Qantas donnaient naissance à la deuxième alliance
mondiale, Oneworld. Aujourdhui, lalliance sest étendue à dix membres
avec Finnair et LAN, ainsi que Japan Airlines, Malév et Royal Jordanian
qui ont tous trois adhéré à Oneworld le 1er avril 2007.
Récemment, Oneworld a redistribué six marchés dEurope continentale
parmi lesquels figure la Suisse. Basée chez American Airlines à Paris,
Isabelle Gannoun sest vue attribuer la responsabilité de la France, de
lItalie et de la Suisse. A Amsterdam, sa collègue supervise les
Pays-Bas, la Belgique et lAllemagne, zone à laquelle la Suisse était
précédemment rattachée.
Née moins dune année après Star Alliance, Oneworld a-t-elle été portée
sur les fonts baptismaux en réaction à la création de lalliance
concurrente? «Nullement, répond Isabelle Gannoun. A cette époque, les
regroupements aériens étaient à lordre du jour chez toutes les
compagnies aériennes.»
Si, avec ses dix membres actuels (plus certaines filiales de compagnies
membres), Oneworld semble appliquer une politique plus restrictive en
termes dadhésion, cest que lalliance a fait de la qualité son
objectif principal: «Elargir Oneworld au plus grand nombre dairlines
na jamais été notre but. Nous privilégions clairement la qualité.
Cest comme dans un mariage: les deux parties doivent y trouver leur
intérêt. Chez nous, le processus dadhésion est relativement long.
Entre le moment où un candidat est officiellement annoncé, une période
denviron dix-huit mois sécoule jusquà lentrée formelle dans
Oneworld. Ce laps de temps permet au nouveau venu dêtre opérationnel
dès le premier jour en termes de produit, de grilles tarifaires ou de
GDS. En 2005 par exemple, tous nos membres étaient déjà parés pour
lE-Ticketing», poursuit Isabelle Gannoun. Ainsi, lélargissement à
Mexicana a été annoncé en avril dernier mais ladhésion ne se fera quà
la mi-2009.
Après Mexicana, dautres airlines devraient suivre mais, dans ce
domaine, Oneworld préfère aussi adopter une attitude Low Profile plutôt
quannoncer un développement qui ne se fera pas. Et comme dautres,
cest bien entendu vers la Chine et lInde que les regards se tournent.
Mais face à dautres, Oneworld se dit pénalisée: elle ne bénéficie pas
des mêmes libertés que les
autres malgré le fait que les conditions cadres ont changé depuis quun
nombre élevé de slots a été libéré et attribué à dautres sur le hub de
Londres-Heathrow. Lalliance a déjà annoncé la mise en place dun JBA
(Joint Business Agreement) sur lAtlantique Nord entre American,
British Airways et Iberia. Aux USA, le DOT (Département des transports)
planche actuellement sur limmunité antitrust demandée et dispose dune
période de six mois pour se prononcer. Mais il serait étonnant que la
demande de Oneworld visant à offrir les meilleures conditions possibles
aux passagers naboutisse pas. Cette immunité sera étendue à lEurope
ainsi quà la Norvège et à la Suisse.
Localement, Oneworld aspire désormais à une approche humaniste du
marché: à Genève, cinq membres de lalliance sont on-line (British
Airways, Finnair, Iberia, Malév et Royal Jordanian) et sept ont un
représentant permanent, avec Japan Airlines et Qantas. De plus, agents
de voyages et TOs disposent désormais dune interlocutrice francophone,
ce qui navait jamais été le cas précédemment.
Dominique Sudan