Opacité des airlines en matière de surcharges (Edition 2015-11)

A terme, la confiance risque bien de s’envoler en fumée

Inutile de revenir sur la mésentente cordiale entre agences et compagnies aériennes, on l’a déjà évoquée dans la précédente édition. Le sujet du carburant et de sa gestion interpelle depuis quelque temps déjà. On se souvient que lors des premières hausses de carburant, personne ne s’était inquiété de voir les compagnies appliquer des surcharges pour compenser un prix en augmentation. Côté client, aucune interrogation non plus puisque le prix de l’essence à la pompe suivait le même mouvement.

Aujourd’hui, le prix du pétrole a baissé de manière significative et durable. Tout le monde l’observe et à nouveau, les automobilistes et autres usagers de la route constatent que le prix a reculé. Si certaines compagnies aériennes ont ouvertement annoncé des baisses de leur taxe liée au carburant, beaucoup d’autres restent muettes à ce sujet. Dans ce domaine, il faut savoir que la pratique est loin d’être harmonisée. Certains ont conservé l’appellation «Fuel Surcharge», tandis que d’autres ont transféré cette donnée au sein d’une autre taxe.

Ce qui fâche aujourd’hui, c’est qu’en tant qu’agent ou client, il est difficile d’avoir le sentiment d’un produit transparent. Aujourd’hui, le prix net s’accompagne de taxes et de surcharges. Pour un vol New York-Genève-New York avec Swiss, British Airways ou Air France, l’International Surcharge (nommée simplement Carrier Imposed Surcharge chez les deux autres) se monte à près de dix pour-cent du prix. S’il est aisé de comprendre à qui les taxes énumérées sous la rubrique éponyme seront reversées, la destination du montant perçu au travers de la surcharge reste un mystère.

Les forums de voyageurs sont d’ailleurs toujours alimentés par de nombreuses interrogations quant à ce montant et la taxe «YQ» qui aujourd’hui encore s’affiche sur les billets. Et lorsque les compagnies sont interpelées par les agences, les réponses sont souvent vagues, voire évasives, simplement par manque de pratique harmonisée. A terme, cela pourrait s’avérer néfaste pour la confiance.

Cédric Diserens