Parlons «Régions»! (Edition 2006-47)

Il y a une douzaine d’années, le projet des «Sections» qui ne venait pas de la base était balayé en assemblée générale. Cette année, les présidents des associations régionales d’agences de voyages ont déjà gagné une bataille: leur projet de refonte des structures obsolètes de la FSAV et des 13 groupements tient parfaitement la route et

Il y a une douzaine d’années, le projet des «Sections» qui ne venait pas de la base était balayé en assemblée générale. Cette année, les présidents des associations régionales d’agences de voyages ont déjà gagné une bataille: leur projet de refonte des structures obsolètes de la FSAV et des 13 groupements tient parfaitement la route et fait l’unanimité, de Zurich à Bâle en passant par la Suisse romande.

Il y a une semaine, l’Union romande des agences de voyages (URAV) ouvrait les feux lors d’une séance d’information réunissant tous les décisionnaires romands. Le lendemain, la puissante association de Zurich décidait lors d’un vote consultatif qu’il fallait aller de l’avant. D’aucuns veulent même accélérer le mouvement: ils estiment la durée du processus (trois ans) trop longue.

Visiblement, les membres de la FSAV et/ou des groupements régionaux sentent déjà le vent du boulet: il convient de s’unir avant qu’il ne soit trop tard, de soigner la formation professionnelle en la centralisant, de mettre en avant ses compétences face au public. En ce sens, la belle unanimité montreusienne lors du vote portant sur la publicité commune est un signe qui ne trompe pas.
Les agences font fi des frontières cantonales et sont prêtes à apporter les corrections géographiques et socio-économiques dictées par l’environnement actuel. L’esprit de clocher est à jeter aux oubliettes.

Sur le plan de la formation, les Romands sont en avance puisque tout est géré sous l’égide de l’URAV. En ce qui concerne d’éventuels rapprochements «cantonaux», la Suisse romande accuse un retard certain – on l’a constaté récemment avec le Jura. Or, c’est bien ici que la restructuration envisagée sera la plus visible: la Suisse romande campe encore sur ses positions et tient à ses associations cantonales comme à la prunelle de ses yeux.

L’enthousiasme d’aujourd’hui ne signifie pas que le projet de «Sections» qu’il conviendrait d’appeler «Régions» aboutira. L’argent demeure le nerf de la guerre et les questions ouvertes portent toutes sur l’aspect pécuniaire. Subventions ici ou là, absence d’apprentis, fortune, dette, actions achetées ou reçues de TTW SA, la liste est longue. Psychologiquement, certains Romands craignent déjà d’être sous-représentés au comité de la FSAV new look. D’autres agences qui ne sont pas membres de la FSAV mais affiliées à leur groupement cantonal savent déjà qu’elles ne profiteront pas d’une cotisation annuelle unique et réduite. Il y a du pain sur la planche même s’il est temps de penser «Régions». 

Dominique Sudan