Durant la période des fêtes de fin dannée, les hôtels du Kenya
affichaient complet. Mais il ne faut pas se leurrer: les troubles
politiques de début 2008 ont laissé des traces profondes, les
établissements étant à moitié vides la plupart du temps. «Par rapport à
la situation prévalant il y a une année, nous en sommes à moins 25% de
réservations après que nous ayons vécu des moments encore plus
difficiles», indique Urs Bellmont, Managing Director de Private
Safaris, filiale de Kuoni.
Précisons toutefois quil ny avait plus de rotation entre mi-février
et fin avril 2008. Et, lors de la reprise, le premier week-end de
juillet, Edelweiss ne volait quune semaine sur deux vers Mombasa, doù
une réduction de la capacité de 50% jusquau 29 septembre. Les
rotations hebdomadaires ont seulement re-commencé le premier week-end
doctobre. Les logements des parcs, notamment du Masaï-Mara, sen
tirent un peu mieux, leur taux de remplissage étant supérieur à celui
des hôtels balnéaires. Le pays est désormais stable politiquement
depuis le printemps dernier et la formation dun grand gouvernement de
coalition.
Une destination toujours boudée nempêche pas Private Safaris de connaître
des problèmes dacheminement, en tout cas jusquà fin janvier: «Notre
vol hebdomadaire Edelweiss, dune capacité de 307 places 275 en
Economy et 32 en Business Class , à destination de Mombasa est
complet», précise Blanca Stierli, Assistant Manager Sales &
Operations chez Private Safaris.
Il faut dire que plusieurs voyagistes se partagent la capacité du charter: dans
lordre, Private Safaris, African Safari Club (ASC) et Beach &
Safaris. En outre, Swiss, à qui Edelweiss appartient désormais, vend
directement des sièges via Galileo ou son site Internet. «Nous
bénéficions certes dun bon accord avec Swiss, mais cela nempêche pas,
parfois, que 307 sièges ne suffisent pas.»
Urs Bellmont constate avec plaisir que la Tanzanie et Zanzibar ont un
peu joué le rôle de valeur refuge par rapport au Kenya. «Les clients
qui ne souhaitaient pas y aller courant 2008 optaient souvent pour la
Tanzanie et Zanzibar, ce qui nous a permis de limiter les dégâts
financiers. Bémol: ces deux destinations sont de très haut de gamme
peu de dossiers en dessous de 7500 francs par personne. Par conséquent,
les familles qui recherchent le soleil en long-courrier durant lhiver
nous ont manqué sur le Kenya, car la Tanzanie et Zanzibar sont trop
chers pour elles.»
Blanca Stierli estime de son coté que les touristes reprennent
progressivement le chemin du Kenya. «Les repeaters ne lont jamais
perdu. La confiance revient. Les gens sont de moins en moins nombreux à
demander si la destination est sûre. De leur côté, les autorités
kényanes sengagent pour la promotion de leur pays à létranger, rénovent les
routes sur place, dont limportantissime axe Mombasa-Nairobi».
Pour Private Safaris, les perspectives à court et moyen termes sont
légèrement haussières. «Cela dit, nous ne mesurons pas encore les
conséquences de la crise financière sur le tourisme. Dans le meilleur
des cas, le retour à la normale sur le Kenya devrait avoir lieu lors de
lhiver 2010/11», prévoit Urs Bellmont. A noter que, depuis début 2008,
chaque agent de voyages reçoit une commission minimum de 12% sur chaque
forfait Private Safaris vendu peu importe le chiffre daffaires de
lagence. «Et cette mesure est prolongée en 2009», indique lAssistant
Manager Sales & Operations.
En conclusion, Blanca Stierli se réjouit que, malgré lannée morose
vécue sur le Kenya, Private Safaris a remporté le Travel Star de bronze
fin octobre 2008. «Cela nous a reboostés.»
Didier Walzer
Plusieurs nouveautés 2009
Dans son catalogue valable jusquà fin octobre 2009, Private Safaris
propose de nouveaux safaris. Idem au niveau des logements balnéaires.
Par exemple, sur la côte sud de Mombasa, Kinondo Kwetu, un complexe
formé de maisonnettes offrant un service personnalisé tout compris.
Kuoni Funzi Keys est un autre complexe de huttes tenu par un Tessinois.
Un concept qui marche fort.
Le Kuoni Mara Bushtops Camp, contigu au Masaï-Mara et dont Urs Bellmont
a été impliqué dans la conception, est considéré comme la Rolls-Royce
des camps dAfrique orientale. Il a dailleurs récemment obtenu une
récompense pour sa qualité.
A Zanzibar, les resorts poussent comme des champignons. «Tant et si
bien que nous avons enlevé Maurice et les Seychelles de notre brochure
pour le logement. En outre, dénormes progrès ont été accomplis dans la
qualité des hôtels. Seul problème: ça coûte très cher, car il faut tout
importer sur lîle», souligne Blanca Stierli, Assistant Manager Sales
& Operations chez Private Safaris.
DW
Les Romands fidèles au Kenya
Blanca Stierli, Assistant Manager Sales & Operations chez Private
Safaris, souligne que les Romands ont toujours été de très bons clients
«ils ne réservent pas des last minute à 799 francs» et sont restés
fidèles au Kenya malgré la crise quil a traversée. «Comme, en moyenne,
ils réservent des vacances plus chères que les Alémaniques avec, à
chaque fois ou presque, un volumineux volet safaris, ils sont mieux
informés sur la destination et, concernant le Kenya, se sont rendus
compte que les touristes étaient complètement épargnés par les troubles
politiques et nont par conséquent nullement renoncé à voyager»,
ex-plique notre interlocutrice. Les Romands comptent pour 30% environ
dans le chiffre daffaires de Private Safaris.
DW