Qui veut noyer son chien… (Edition 2008-46)

Dominique Sudan à propos des TOs au TTW

Les TOs demeurent totalement libres d’appliquer la politique
commerciale qui leur semble la mieux adaptée à leur vision du marché.
Le TTW de Montreux qui reste la plate-forme d’échanges par excellence
de l’industrie suisse des voyages n’échappe pas à la règle. Organisé en
Suisse romande depuis ses débuts, le TTW reste d’envergure nationale et
internationale. Au sein des PME actives dans la production, le dilemme
est toujours le même: y être ou ne pas y être?

Le TTW a ses inconditionnels, fidèles depuis des lustres. Il a
également de fidèles exposants alternant tous les deux ans un salon
public et une foire professionnelle. Pour d’autres qui ont gagné en
notoriété ces dernières années, le TTW offre une vitrine qu’il convient
d’exploiter. Mais
le TTW a aussi ses détracteurs: ceux qui estiment que l’investissement
consenti est beaucoup trop élevé pour un retour médiocre.

Cet argument tient-il vraiment la route? Non, car il est tout bonnement
impossible de mesurer le retour sur investissement d’un salon comme le
TTW de Montreux. Le TTW est le miroir de la branche et pour qu’il le
demeure, chaque acteur doit y être présent physiquement. C’est vrai
pour les TOs suisses, quelle que soit leur provenance, qui jamais ne
toucheront le même nombre de «visiteurs» dans des workshops parallèles
et onéreux. Chacun s’accorde à dire que la qualité des visiteurs
étaient cette année supérieure à celle des dernières éditions. C’est
précisément ces visiteurs de qualité que les TOs suisses doivent
intéresser pour élargir au maximum la distribution de leurs produits.
C’est d’autant plus vrai que la phase de consolidation que traverse le
Tour Operating en Suisse écrase toujours plus les petits et moyens TOs
formant, en Suisse romande en tout cas, le gros du peloton.

Abondance de biens nuit. C’est bien là le problème des TOs en Suisse.
Chaque année voit en effet le nombre de workshops et autres roadshows
individuels augmenter, souvent dans les deux semaines qui précèdent
immédiatement Montreux. Ce faisant, les organisateurs de ces
événements rendent un très mauvais service au TTW puisque les agents de
voyages déjà libérés pour ces présentations indépendantes auront
davantage de difficultés à se rendre à Montreux en raison des effectifs
restreints de la plupart des points de vente.

L’autre catégorie de détracteurs est formée des représentants de TOs
qui squattent tout simplement le TTW. Ils considèrent Montreux comme le
salon d’acheteurs que le TTW n’est pas (encore) et rencontrent un
maximum de prestataires durant deux jours. Un salon comme Montreux aura
toujours ses partisans et ses adversaires mais souvent les arguments de
ces derniers ne tiennent pas: le TTW est aussi fait de relationnel et
ne mettre en avant que le prix brut de la surface loué est
dangereusement réducteur. Si le retour sur investissement était
vraiment nul, le salon de Montreux ne préparerait pas aujourd’hui sa
34e édition. Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage.