qyYjODIwMTtPdWlnbyYjODIwMTu7IGNvbmN1cnJlbnQgZGUgbGEgcm91dGU= (Edition 2013-09)

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Annoncé la semaine dernière, peu de temps après le lancement de « Hop ! » par Air France, le TGV « Ouigo » semblait être une réponse du rail à l’aérien sur le territoire français. Alain Barbey, directeur général de Lyria, indique qu’il n’en est rien. « La principale ambition de Ouigo est de rendre la grande vitesse encore plus accessible à tous les budgets, et de donner ainsi un nouvel élan au transport ferroviaire de voyageurs. Autrement dit: démocratiser la grande vitesse en proposant beaucoup de petits prix. »

La démarche de la SNCF s’attaque donc aux habitudes de consommation et de voyage. « L’avènement d’Internet, des moteurs de comparaison et des offres ‹ forfait ou illimitées › a considérablement changé les clients. De plus, la conjoncture en France renforce l’hypersensibilité au prix. Ouigo est une offre qui vise plus à concurrencer la route qui représente 83 % des déplacements en France. La clientèle visée se déplace pour des motifs loisirs, principalement en voiture. Elle effectue des séjours courts, en groupes, en famille et décide de partir peu de temps avant le départ. »

Cette orientation explique le choix de ne l’appliquer que sur les trains à destination du Sud-Est de la France. « C’est là que se trouvent les destinations loisirs les plus importantes et il s’agit d’un axe dont l’offre a besoin d’être renforcée, sans saturer les gares en centre-ville. Cet axe est en effet principalement utilisé par la clientèle ciblée avec des voyageurs souhaitant partir ou arriver d’Ile-de-France, sans passer par Paris: Gare TGV Marne-La-Vallée. » Dès lors, l’offre Ouigo n’est pour le moment pas prévue sur le marché helvétique, en dépit de son appartenance à la zone « Sud-Est ».

« Pour l’instant, c’est une offre qui cible le marché français et en priorité sur des routes à très fort potentiel, avec des trains de 1250 places. Sur les relations Suisse-France, c’est à Lyria de mettre en place les outils de concurrence par rapport à l’aérien. Aujourd’hui sur la route Genève, nous offrons deux fois plus de places à petit prix, soit en-dessous des 50 euros, qu’Easyjet. Ouigo n’est pas non plus conçue pour se substituer à l’offre de voyages pour tous vers la capitale française, le TGV reste le fer de lance de la SNCF. » Pour Alain Barbey, une ligne comme celle reliant Genève à Marseille ne peut disposer d’une structure tarifaire de ce type, la faute à un potentiel « beaucoup trop faible. »

Lyria prend le pas sur l’aérien

En Suisse, Lyria est en concurrence directe avec l’avion au départ de Bâle, Genève et Zurich. Et le succès semble au rendez-vous. « Ces dernières années, nous avons gagné des parts de marché sur l’ensemble de ces routes, en particulier l’année dernière vers Bâle et Zurich. Et sommes très clairement leader vers Genève et Bâle. Mais nous devons continuer à nous renforcer, nous avons encore de fortes ambitions et les moyens de les concrétiser. »

L’avenir semble cependant aussi ouvert à la collaboration air-rail. « Il subsistera toujours une concurrence sur des destinations à 3-4 h, où le train est clairement la meilleure formule, mais il existe de nombreux espaces pour une collaboration et une complémentarité renforcée avec l’aérien. C’est déjà le cas en France, en Allemagne et dans d’autres pays sur plusieurs routes et sous diverses formes et je reste persuadé qu’il peut en être de même entre la France et la Suisse. »

Cédric Diserens