Face à la situation qui prévalait chez Lufthansa Genève il y a quelques semaines, Swiss a dû faire preuve de beaucoup de tact et dautant de diplomatie. Déstabilisé par, semble-t-il, un manque de communication interne, le personnel de Lufthansa ne savait plus à quel saint se vouer. Aujourdhui, la situation est claire: même si, malheureusement, lon ne fait pas domelettes sans casser des ufs, Swiss réussira à sauver plusieurs postes de travail tout en garantissant le maintien dun service de proximité aux agences de voyages et à la clientèle de Lufthansa.
Depuis le début des négociations, Rudolf Schumacher, Vice President Sales & Marketing de Swiss dans notre pays, a joué un rôle clé dans ce regroupement: il ne voulait pas quun Call Center anonyme à Dublin ou ailleurs traite les demandes des agents et des clients de Suisse romande. Au contraire, Rudolf Schumacher a tout entrepris pour que les deux compagnies conservent à Genève un helpdesk et une structure dédiés. Lufthansa conservera ses trois délégués de vente actuels qui seront domiciliés chez Swiss mais dépendront de la direction de la compagnie allemande. Les six autres positions et demie dont il est question devraient être occupées par une partie du personnel actuel de Lufthansa, mais avec un contrat Swiss. Quant à Werner Kellerhals qui a toujours fait preuve dune loyauté exemplaire à légard de son employeur aux USA, en France et ailleurs, il se verra proposer une alternative pour les quelques années de service qui lui restent à accomplir, sans doute à létranger.
Ce regroupement des activités des deux compagnies sinscrit dans la logique de la stratégie «Under one roof» établie lors de lintégration de Swiss dans Lufthansa. Par chance pour Genève, Swiss y gagne dans la mesure où elle accompagnera le fort développement des opérations Lufthansa à lAIG (Munich, Francfort, Düsseldorf, Hambourg, Stuttgart et sans doute Berlin, à moyen terme) tout en étendant ses propres opérations.
Contrairement à ladage «diviser pour mieux régner», Swiss créera cette fameuse valeur ajoutée quexigent les agences et les clients tout en garantissant la meilleure «visibilité» possible des deux marques sur le marché romand. Cest un plus dans la mesure où, souvent, lactionnaire majoritaire (et unique) dune compagnie aérienne entreprend la démarche inverse. Daucuns lavaient vécu à lépoque de Swissair-Crossair. Pour une fois, Genève ne fait pas les frais dune restructuration interne. Cest à relever.