On a limpression que vous êtes à la barre en termes de défense des intérêts de la branche dans le dossier DCC. Est-ce voulu?
Les impressions sont trompeuses; dau-tres protestent également. Je nai en tout cas pas cherché ce rôle sciemment. Etant donné que Swiss répète à lenvi quelle est ouverte au dialogue, mais quelle navance pas dun millimètre en direction de la branche, il ny a pas dau-tre choix que douvrir le débat de façon semi-publique. Il est clair que je provoque et attire lattention par mes prises de position sans équivoque. Mais il ne sagit pas de moi, mais bien du dossier proprement dit.
Estimez-vous que vos collègues de la branche sont trop mous?
Oui et non. Dans les coulisses, les protestations sont véhémentes; des mesures contre LH/LX ont aussi été prises par nos concurrents. Personnellement, jestime que lon agit de manière trop souple et que lon préserve un contexte relationnel trop correct. Ceci, surtout en Suisse alémanique. Jai limpression que les Romands sont plus clairs dans leurs réactions.
Vous combattrez la taxe GDS avec une nouvelle taxe de complexité de CHF 10. Ne renforcerez-vous pas ainsi la fameuse problématique de la disparité?
Au premier abord peut-être. Mais, ce faisant, nous entendons combattre LH/LX avec ses propres arguments.
Comment se justifie ce supplément?
Nous ne faisons que reproduire la réalité des coûts. En fait, le supplément de-vrait même être beaucoup plus élevé. La si-tua-tion serait encore plus extrême si la branche acceptait comme plate-forme de réservation la page Internet Lufthansa–Agent. Chaque agence de voyages sachant calculer devrait alors frapper les procédures extrêmement longues et coûteuses dune taxe minimale de CHF 100. Jespère que per-sonne nest aussi irréfléchi pour accepter une telle proposition. Il nous reste par conséquent la variante GDS à CHF 16.
De prime abord, on pourrait penser quil ne sagit pas dune nouvelle taxe. Mais des clarifications et des explications tarifaires seront nécessaires dans la pratique.
Quelles ont été les premières réactions face à cette taxe de complexité?
Je ne peux que mexprimer à propos de notre propre réseau de distribution. Les collaborateurs doivent trinquer avec ce que je leur impose presque. Mais, à ce jour, je nai eu que des réactions positives. La colère à légard de LH/LX est si forte quils accepteraient même un «sales stop». Mais nous nen sommes pas encore là.
Voyez-vous aujourdhui une alterna-tive aux GDS?
Non.
Vous parlez de la «possibilité dune véritable guerre commerciale». A quoi ressemblerait-elle?
Je concède que le mot «guerre» est peut-être trop martial. «Conflit» serait vraisemblablement moins dramatique dans ce contexte. Mais ce mot reflète très bien la situation actuelle.
Sans information préalable, le groupe Lufthansa défie la branche au plan mondial avec ces CHF 16, répond par le biais de lettres standardisées, balaie les propositions de compromis et tente de retourner les partenaires contractuels réfractaires par des mesures de représailles, lesquels agitent finalement le drapeau blanc. Il est difficile de prédire ce que signifierait un conflit sur la durée. Mais je suis optimiste de nature: nous devrions nous arranger dune façon ou dune autre.
DS