Renforcement d’Air China à Genève (Edition 2014-45)

La preuve que croissance rime aussi avec prudence

L’arrivée d’une compagnie asiatique à Genève avait été souhaitée depuis long-
temps. Alors qu’une Thai Airways avait en son temps opéré en triangulaire avec Athènes ou Zurich, la plate-forme genevoise manquait toujours d’options directes sur l’Asie. En 2013, Air China démarrait les opérations depuis Pékin. Pour combien de temps? On se rappelle que Hainan Airlines avait envisagé un temps de venir, avant de renoncer à ce projet. Son passage à Zurich n’aura pas été très long non plus.

Aussi la venue du transporteur national d’un des plus grands pays au monde sur un marché aussi petit que le nôtre avait de quoi inquiéter. Le bassin romand et de France voisine allait-il être en mesure de répondre aux attentes d’un géant? Plus d’une année après, la réponse est plutôt affirmative. Avec quatre vols hebdomadaires en été et trois en hiver, une évolution du nombre de passagers est observée et le taux de remplissage dépasse les 70% pendant la haute saison.

Mieux encore, l’équipe peut s’agrandir et compte désormais une personne supplémentaire avec l’arrivée de Laurent Chappuis. Dans une période où le secteur de l’aérien peine à survivre, un tel développement devrait montrer qu’il reste de la place et des possibilités d’évolution. Bien entendu, un tel développement n’aurait probablement pas été réalisable sans une certaine ouverture de la Chine, notamment avec l’introduction des séjours sans visa pour trois jours au maximum. Sans compter que le hub de Pékin est une alternative de poids pour l’Asie, mais également l’Océanie.

La performance est d’autant plus remarquable qu’il ne s’agit ici pas d’une compagnie du Golfe et que la Chine reste perçue de manière légèrement négative sous nos latitudes. Même si les perspectives d’une hausse de la fréquence sur Genève restent peu probables, le développement de la compagnie pourrait tout simplement passer par un renforcement de la présence et une stabilité de l’offre. Un défi que ne manqueront pas de relever les équipes en place, tant à Genève qu’en Suisse alémanique.

Cédric Diserens