Royal Jordanian, trente-six ans de service non-stop à Genève (Edition 2011-31)

Membre de One-world, la compagnie aérienne jordanienne con-serve en Suisse une véritable structure de proximité.

Ala’a Kokash, Area Manager Switzerland de Royal Jordanian (RJ), ne s’en cache pas: le segment des voyages de loisir a fléchi cette année. 

La Jordanie fait partie des dégâts collatéraux du «Printemps arabe» du début de cette année. Le segment des voyages de loisir repré-sentent 30% du revenu au départ de la Suisse. «Si l’on additionne à cela la crise économique qui frappe l’Europe, cela se traduit par une perte de 23 millions de dinars jordaniens (ndlr: un peu plus de 26 millions de francs suisses).» De tous les marchés desservis par RJ, c’est l’Espagne qui a été le plus affecté. 

«Il faut aussi comprendre que nous avons deux stations en Lybie, Benghazi et Tripoli. La première est des-servie en temps normal par cinq vols hebdomadaires et la seconde en quotidien. La situation actuelle en -Lybie a paralysé ces lignes qui représentent une source
de revenu non négligeable.» Une perte qui devrait se réduire ou disparaître une fois que le conflit sera résolu. Les appareils normalement attribués à ces lignes sont pour le moment uti-lisés pour répondre à la demande du pèlerinage de l’Omra.

A cela s’ajoute encore une donnée supplémentaire avec laquelle doit compter RJ. «Nous avons également un fort trafic sur la région du Levant, plus précisément sur le Liban et la Syrie.» Deux destinations à nouveau en proie à des troubles et donc des opérations perturbées. Seul pays en mouvement qui n’a pas d’impact sur le trafic: le Yémen. «Nous observons une forte demande entre le Yémen et les Etats-Unis, et ce dans les deux sens.» Les appareils engagés sur la -région du Levant sont des Embraer de types 175
et 195. «Nous avons pour le moment simplement reporté leur engagement sur la région plus à l’Est.

Le réseau mondial de RJ compte une quinzaines de destinations desservies en propre et cinquante-neuf au travers de vols en partage de code avec d’autres compagnies aériennes. «De la Suisse, la proportion des voyageurs est de 80% pour du point à point à destination d’Amman et de 20% sur le réseau au-delà.» A titre d’exemple, on citera Colombo, Delhi et Mumbai. Pour Ala’a Kokash, le marché helvétique est stable, même si les revenus sont en baisse. «Nous avons su maintenir le nombre de passagers, mais afin de rester compétitifs, nous avons mené une politique tarifaire agressive. En conséquence, les revenus ont diminué.»

Le réseau global de RJ ne cesse d’évoluer, même si la prudence reste de mise afin d’éviter tout écueil dû à la crise économique. Ainsi, les capacités à destination de Colombo sont accrues depuis le 1er août jusqu’au 23 septembre, puis dès le 30 octobre. En effet, suite
au retrait des Airbus A310 appelés à quitter la flotte, ceux-ci seront remplacés
par un A330-200, puis dès la saison d’hiver un A340-200. «Berlin a rejoint également notre réseau avec trois vols hebdomadaires directs.» 

Le Dreamliner bientôt aux couleurs RJ

Si la flotte de Royal Jordanian (trafic passagers et cargo) est presque entièrement vouée à Airbus (de l’A310-300 à l’A340-200), hormis les Embraer 175 et 195, elle devrait bientôt accueillir le dernier-né du constructeur américain Boeing: le B-787 Dreamliner. Si la livraison de l’appareil a pris du retard, il sera néanmoins introduit dans la flotte
à partir de 2013.

Cédric Diserens