Ryanair vers une évolution ou une révolution? (Edition 2015-39)

La compagnie aérienne envisagerait de devenir «feeder» pour des compagnies traditionnelles.

Ryanair semble prête à faire une entorse au modèle Low Cost en endossant le rôle de «feeder» pour d’autres compagnies aériennes traditionnelles opérant sur le long-courrier. Michael O’Leary, CEO, a en effet indiqué être en négociations avec IAG, Virgin Atlantic, Norwegian Air Shuttle et TAP Portugal. Dans une interview accordée à Reuters, il aurait même avancé la possibilité de commencer ce type d’opération d’ici la fin de l’année avec Aer Lingus. Ryanair pourrait ainsi devenir un feeder dans les cinq à dix prochaines années. Récemment, c’est David O’Brian, CCO de la compagnie, qui a indiqué que les discussions avec IAG et Aer Lingus «allaient de l’avant».

Dans la balance, les avantages sont des vols court-courriers bien moins chers. En revanche, la responsabilité d’un transfert manqué devrait être assumée par ces mêmes compagnies, même si Ryanair se chargerait de replacer les passagers sur des vols plus tard. Pour Michael O’Leary, dans les dix prochaines années, jusqu’à la moitié des passagers des compagnies Low Cost pourrait remplir les vols long-courrier. Les discussions avec TAP porteraient sur le hub de Lisbonne, tandis que celles avec Norwegian et Virgin concernent le hub de Londres-Gatwick. Stansted pourrait être un hub si IAG venait à s’y développer.

Interrogée, Easyjet déclare par la voie de son service de presse qu’elle ne voit pas d’intérêt dans cette voie. «Le modèle d’affaire qui a fait le succès d’Easyjet repose sur le transport aé-rien point à point de passagers à travers l’Europe. Bien que toujours attentive à de nouvelles opportunités pouvant bénéficier à ses passagers, et ce sans augmenter les coûts ou la complexité de ses opérations, Easyjet n’envisage actuellement pas d’établir un partenariat de «feeding» avec une compa-gnie opérant des vols long courrier.»

CD